La « grande cause nationale de 2024 », c’est quoi ?
Elle a été décrétée, le 25 juillet dernier, par le président de la République pour promouvoir l’activité physique et sportive. L’ambition est de mettre le sport au cœur du pacte républicain, et d’utiliser le sport comme un levier des politiques publiques. Les Jeux sont un rendez-vous historique, il faut qu’il y ait un avant/après concernant la place du sport dans notre société et sur le regard qui est porté sur le sport. Ils doivent être un booster pour la pratique de l’activité physique en particulier à l’école. Récemment encore, Amélie Oudéa-Castéra a évoqué la nécessité d’une révolution culturelle sur le sujet.
Des Jeux réussis, c’est à la fois une belle organisation, de bons résultats sportifs, une fête populaire et un héritage des JOP. L’année 2023 est une année de structuration, 2024 sera une année de livrables, et les années suivantes doivent être celles de la pérennisation de l’héritage.
Ma mission est de structurer l’année 2024 en prenant en compte la feuille de route de la ministre et l’héritage. Un récit est à écrire autour de cette double ambition. C’est pourquoi, à la demande de la ministre, je vais consulter largement sur ce sujet, notamment les associations d’élus (l’Andes mais aussi l’AMF par exemple), avec qui nous partageons le constat que le sport peut apporter beaucoup à la société.
Les collectivités territoriales vont-elles être associées à ce travail ?
C’est un des grands enjeux de « la grande cause nationale de 2024 » : associer les collectivités. Nous avons la conviction que le souffle des Jeux viendra des territoires. Nous voulons rassembler, qu’il y ait un élan global. Et pour cela nous devons « embarquer » toute la Nation.
Les territoires doivent aussi tirer un bénéfice des Jeux. C’est déjà le cas. De nombreux équipements, sportifs ou non, sont construits dans le cadre du programme Solideo. Certes, sont surtout concernés l’Île-de-France et en particulier le département de Seine-Saint-Denis, mais d’autres territoires en bénéficient aussi, comme Marseille par exemple.
Plus largement, 1000 sites dans environ 500 communes ont été choisis pour être Centres de préparation aux Jeux (CPJ). Il faut ajouter à cela le plan « 5000 terrains de sports », doté d’un budget de 200 millions d’euros, ainsi que les différents programmes du Cojop : Terres de Jeux, la tournée des drapeaux ou encore le relais de la flamme.
On sent que l’héritage des Jeux est une des principales préoccupations du ministère…
L’héritage, qu’il soit matériel ou immatériel, ce ne sont pas que des mots. L’objectif, c’est de construire une Nation sportive. Ça se fera grâce à toutes les constructions et rénovations d’équipements sportifs. Mais l’héritage, c’est aussi des mesures concrètes en matière d’intégration, d’éducation ou de sport santé, que le gouvernement met en place (comme les 30 minutes quotidiennes d’activité physique et sportive à l’école ou l’expérimentation des deux heures supplémentaires par semaines au collèges).
Le sport santé est un de nos enjeux principaux. Il y a un consensus scientifique autour du fait que notre société fabrique des malades par l’inactivité et la sédentarité. Cette dernière s’est accrue rapidement avec la révolution digitale puis avec la pandémie. Nous faisons de moins en moins d’activité physique, or elle est essentielle pour la santé. Il est urgent d’agir.
Selon l’OMS, la France occupe la 119e place sur 146 pour le niveau de pratique de l’activité physique et sportive. Nous sommes face à une bombe à retardement. Le lien entre sport et santé doit être l’un des héritages forts des JO. La ministre des Sports et celui de la Santé travaillent ensemble pour avancer.
Le Docteur Dominique Delandre, adjoint au maire à Montargis, a été missionné par les deux ministres pour faire des recommandations concrètes. Avec lui, des élus et des scientifiques, nous allons travailler toute l’année pour pouvoir faire des propositions sur la formation des personnels de santé, la consolidation du réseau maisons sport-santé, l’inscription de l’activité physique dans le parcours de soin ou encore la prise en charge de l’activité physique adaptée.
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