Parmi les 500 meilleurs collèges, classés selon la note à l’écrit du diplôme national du brevet, le privé sous contrat se taille la part du lion, avec 84,4 % contre 15,6 % seulement de collèges publics (hors éducation prioritaire). En revanche, quand on prend en compte la capacité des collèges à accompagner jusqu’au diplôme les élèves à moindre niveau scolaire, ou issus de milieux socio-professionnels modestes, la part des collèges privés sous contrat recule à 53,4 % et celle du public double (31%). Apparaissent même parmi ces collèges les plus performants, certains en REP (8,4%) et REP + (7,2%) .
Indicateurs de performances supplémentaires
Le ministère de l’Education nationale a publié hier ses « indicateurs de valeur ajoutée des collèges » (IVAC)(1). Publiés depuis 1993 pour les lycées (IVAL), c’est seulement la 2ème année que ce travail de suivi des cohortes d’élèves dans leur scolarité donne lieu à des évaluations pour les collèges.
Il ne s’agit pas d’opérer un classement mais de donner des indicateurs de performance supplémentaires, aux parents comme aux chefs d’établissements, plutôt que les seules notes au diplôme national du brevet (DNB) ou au baccalauréat (bac). « Il s’agit de présenter la façon dont les établissements accompagnent leurs élèves vers la réussite » précise Magda Tomasini de la direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance au ministère (DEPP).
La valeur ajoutée permet d’intégrer les caractéristiques individuelles et sociologiques
Afin de rendre compte des résultats du système éducatif et comparer ce qui est comparable, la DEPP utilise une batterie d’indicateurs complémentaires. Pour établir la valeur ajoutée des taux bruts de réussite aux examens, les caractéristiques individuelles des élèves sont prises en compte : leur niveau scolaire (grâce au scores des évaluations faites en 6ème) leur retard scolaire, leur sexe et leur indice de position sociale (IPS).
Il est en effet démontré que les écarts de notes obtenues aux évaluations en 6ème se retrouvent quatre ou cinq ans plus tard aux notes du DNB. La composition sociologique du collège, dans son ensemble, est également prise en compte : pourcentage de filles (les filles ont en moyenne un meilleur niveau scolaire), IPS moyen et score moyen des évaluations en 6ème.
L’IVAC est ensuite calculé à partir de 4 critères :
- le taux de réussite au DNB et sa valeur ajoutée ;
- la note à l’écrit du DNB et sa valeur ajoutée ;
- la part des élèves présents au DNB ;
- le taux d’accès de la 6ème à la 3ème des élèves.
Valeur ajoutée = taux de réussite observé – taux attendu
Pour l’indice de valeur ajoutée des lycées (IVAL) le taux de mention est également pris en compte car il est « un indicateur de préparation des élèves à l’enseignement supérieur » déclare Magda Tomasini. Ainsi ces IVAC et IVAL permettent de calculer un taux de réussite attendu des élèves. La valeur ajoutée de l’établissement est déterminée par le taux de réussite observé moins le taux attendu. La DEPP a établi non pas un classement mais des performances différentes parmi les lycées professionnels.
Cette analyse plus fine permet de les classer en 5 familles. Les plus « performants » ont une valeur ajoutée du taux de réussite très positive, ainsi qu’un taux d’accès élevé. Les « accompagnateurs » ont un taux d’accès de la 2nde au bac élevé mais un taux de réussite plus bas. Les « sélectifs » ont un taux d’accès plus bas que la moyenne, c’est-à-dire qu’ils endiguent moins le décrochage scolaire. Ceux en-deçà des attentes ont un taux d’accès et de réussite plus bas que la moyenne et enfin ceux qui sont tout simplement dans la moyenne des taux attendus.
Thèmes abordés
Notes
Note 01 Les indicateurs de résultats 2023 par collège et par lycée sont consultables sur le site de l’Education nationale. Retour au texte