Trouver un médecin généraliste ressemble de plus en plus à un parcours du combattant. Chaque année, la Drees recense le nombre de professionnels de santé grâce aux données issues du répertoire partagé des professionnels de santé (RPPS) et du répertoire Adeli, permettant ainsi d’évaluer l’offre de soin du territoire.
« En France, 87 % de la population vit dans un désert médical, et 6,7 millions de Français n’ont pas de médecin traitant, soit 11 % de la population », rappelait le second baromètre santé-social de l’AMF et la Mutualité Française, présenté lors du congrès des maires 2023.
Les chiffres de la Drees ne permettent pas d’être optimiste : au 1er janvier 2023, 99 457 médecins généralistes étaient en exercice en France. Un nombre qui ne cesse de baisser depuis 2012 (-2 %).
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Un offre inégalement répartie
Rapporté à la population, le nombre de médecins varie d’un territoire à l’autre, laissant derrière lui une offre hétérogène. Selon les départements, les taux oscillent entre 49 et 290 médecins pour 100 000 habitants. A l’aperçu de la carte, on constate que l’offre de soin est moins pourvue au centre de la France.
Parmi les territoires les plus dotés, les Hautes-Alpes, Paris, les Pyrénées-Atlantiques et la Savoie comptent plus de 200 généralistes pour 100 000 habitants au 1er janvier 2023. A contrario, Mayotte, l’Eure-et-Loir, la Seine-et-Marne et l’Eure ne dépassent pas les 90 praticiens pour 100 000 habitants.
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En l’espace de trois ans, de 2020 à 2023, comment ce taux a-t-il évolué pour chaque département ? Dans la majorité des cas, le taux de médecins généralistes recule. En effet, 70 départements sont dans ce cas de figure. A commencer par la Creuse qui enregistre la plus importante baisse, -13,1 %. Elle est suivie de la Haute-Marne (-12,05 %), de l’Eure-et-Loir (12,05 %) et du Cher (-10,25 %).
Si la situation n’a pas changé pour trois départements (Saône-et-Loire, Loire et Bas-Rhin), elle a tout de même évolué positivement dans 29 autres.
A Mayotte, territoire comptant le moins de médecins généralistes par habitant, le nombre de généralistes grimpe de 20 %, passant désormais à 148 professionnels.
Avec 16 % de généralistes en plus sur cette période, les Hautes-Alpes maintiennent leur statut de territoire le mieux doté.
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S’adapter face à la demande
Mathématiquement, la baisse de la démographie médicale tend le rapport de l’offre et la demande. Les besoins en soins s’accentuent, quand le nombre de professionnels de santé diminue. Ainsi, en 2022, 65 % d’entre eux déclarent être amenés à refuser de nouveaux patients comme médecin traitant. Une tendance en hausse de 12 points par rapport à 2019.
La part de médecins amenés à suivre moins régulièrement certains de leurs patients est, quant à elle, passée de 40 % en 2019 à 44 % en 2022.
Depuis plusieurs mois, certains élus rivalisent d’imagination, même farfelue, pour attirer de nouveaux professionnels. Appel à un druide ou à des détectives, clips vidéos… Tous les moyens sont bons pour attirer l’œil. Entre buzz et surenchère, les édiles recherchent désespérément de nouvelles blouses blanches pour éviter les coups de blues.
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