« Il est des sujets qui ne se règlent pas quelles que soient les fonctions que l’on occupe », souligne Dominique Versini, ancienne directrice générale du Samu social de Paris et ancienne secrétaire d’Etat chargée de la lutte contre l’exclusion et la précarité.
Mineurs étrangers isolés
Parmi « ce qui ne se règle pas », figurent « certaines procédures relatives aux mineurs isolés » : hétérogénéité des pratiques des parquets face à l’impossibilité de déterminer l’âge d’un jeune, entre 17 et 19 ans par exemple, réticences de certains conseils généraux à prendre en charge des mineurs étrangers isolés, difficulté de faire venir des enfants en France dans le cadre du regroupement familial…
Début octobre, Dominique Versini s’est rendue à Mayotte, futur département français dont elle dresse un portrait apocalyptique : 30 à 40 % des résidents sont en situation irrégulière, la plupart venant des Comores. Les reconduites à la frontière (16 000 par an) se poursuivent sans relâche. « Des mères abandonnent leurs enfants parce que Mayotte est un peu moins pauvre que les Comores. Dans les centres de rétention administrative, certains enfants sont non accompagnés, d’autres sont renvoyés sans vérification d’un lien de parenté. »
Elle souligne aussi les difficultés des enfants au cœur des séparations parentales conflictuelles, les problèmes d’intégration scolaire ou de prise en charge dans les instituts spécialisés d’enfants porteurs de handicap, ainsi que les obstacles pour l’accès à l’école maternelle des Roms et des enfants vivant en hébergement d’urgence.
L’année prochaine, la Convention internationale des droits de l’enfant fêtera ses vingt ans. Mais le chemin vers la reconnaissance effective de ces droits paraît encore bien long…
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