« La démarche n’a pas de pilotage centralisé », souligne Bertrand Ousset le président de l’association. Monalisa est plutôt une méthode de mise en convergence pour laisser les initiatives citoyennes émerger du terrain. Elle fédère autour de sa charte des associations et des organismes qui relaient des équipes de bénévoles, ainsi que des institutions. La charte fixe quatre valeurs fondamentales (la valeur singulière et irremplaçable de chaque personne humaine, l’ouverture aux autres et la rencontre des différences, l’altruisme des engagements citoyens et la recherche de l’intérêt général au travers de principes démocratiques et de coopérations) et trois finalités d’action (déployer le bénévolat de type associatif, mettre en cohérence les actions menées sur le terrain, rendre visible l’action Monalisa). En complément, une charte de l’équipe citoyenne rappelle aux bénévoles les principes éthiques à partager, et leur apporte des repères de fonctionnement pour élaborer et conduire leurs projets auprès des âgés.
Chaque projet dépend du territoire sur lequel il se développe
Le concept est suffisamment innovant pour avoir reçu le label « La France s’engage ». Monalisa aide à structurer et à développer localement l’implication des différents acteurs et le travail en réseau mais chaque projet dépend du territoire sur lequel il se développe : visites, activités collectives, liens intergénérationnels… Le relais associatif et institutionnel joue à plein et de façon transversale. Les acteurs locaux, associations existantes, CCAS, centres sociaux, collectivités territoriales, caisses de retraite primaires et complémentaires, mutuelles, antennes du service civique, et des partenaires volontaires se retrouvent au sein d’une coopération départementale. Au niveau local, l’équipe citoyenne intervient auprès des seniors fragilisés pour tisser des liens durables, favoriser leur participation à la vie sociale, créer des conditions d’entraide, d’échanges, etc.
Mention spéciale dans le projet de loi d’adaptation de la société au vieillissement
Cet anniversaire donne l’occasion de dresser un premier bilan. Encouragée, notamment par une mention spéciale dans le projet de loi d’adaptation de la société au vieillissement, et financée par les pouvoirs publics (500.000€ de la CNSA, 300.000€ par la Caisse des dépôts et 450.000€ sur le programme « La France s’engage »), l’association regroupe à ce jour 113 membres signataires de la charte (Agence du service civique, des associations de maintien à domicile, des CCAS, des conseils généraux, de grandes fédérations ou unions sanitaires et sociales, etc.). Dans 33 départements, 56 équipes citoyennes sont labellisées et 14 coopérations départementales sont lancées.
Couvrir, mobiliser, évaluer : les 3 défis de Laurence Rossignol
Jean-François Serres, référent national Monalisa, parie sur une « modélisation de la démarche d’ici deux à trois ans ». Pour 2015, il vise une montée en charge avec davantage d’équipes citoyennes et 19 coopérations départementales à structurer. Des moyens en termes d’encadrement, de formation et d’organisation seront mobilisés pour assurer un bénévolat de qualité. De son côté, Laurence Rossignol lance trois défis à Monalisa :
- couvrir les zones sans mobilisation contre l’isolement social des âgés ;
- mobiliser des associations et organismes pour appuyer des amorçages sur le territoire ;
- mener une évaluation qualitative des interventions menées auprès des personnes.
Références