Voilà près d’un an que neuf Ehpad associatifs de l’agglomération troyenne expérimentent avec le Samu de l’Aube un système de télémédecine destiné à « éviter les hospitalisations non nécessaires ou non justifiées », tout en désengorgeant le service des urgences de l’hôpital de Troyes.
Ces neuf établissements d’une capacité totale de 650 lits se sont équipés d’une valise contenant divers appareils : tensiomètre, saturomètre, électrocardiogramme, caméra et mini-ordinateur. De quoi aider au diagnostic, face à des malaises ou des blessures des résidents. « C’est le même type de mallette médicale que l’on trouve dans les avions ou sur les bateaux de pêche », observe Marlène Piubello, la directrice de l’Ehpad de la Roseraie à l’origine de cette initiative. Son coût à l’unité est de 12 000 euros, financés par l’agence régionale de santé Champagne-Ardenne pour qui ce matériel répond à sa volonté d’améliorer l’espérance de vie et de promouvoir l’égalité devant la santé.
Milieu rural
« La valise fonctionne sur le même principe qu’un défibrillateur », précise Marlène Piubello. Les examens sont télétransmis au médecin régulateur du centre 15, qui peut dans certains cas prescrire une ordonnance. Depuis le début de l’expérimentation, les Ehpad ont eu recours une vingtaine de fois à ce dispositif au cours de la nuit. « Les électrocardiogrammes sont de très bonne qualité, souligne la directrice de la Roseraie, à tel point que nous en réalisons un systématiquement à l’arrivée de tout nouveau résidant pour les besoins futurs du médecin traitant. »
L’expérimentation fait l’objet d’une évaluation depuis janvier 2014 ; ses résultats sont attendus pour juin. Elle a d’ores et déjà reçu le prix de l’innovation 2012 de la Fehap (le dispositif ayant été testé l’an passé par deux Ehpad). Pour Marlène Piubello, la station de télémédecine, même si elle « ne remplace pas la consultation du médecin » et même si le mot de « télémédecine » fait en soi débat auprès des spécialistes, peut avoir un avenir en milieu rural, et plus précisément dans les déserts médicaux. « La Lozère nous a d’ailleurs contactés », indique celle-ci. Et un dixième Ehpad aubois, situé lui dans un bourg de campagne, a rejoint l’expérimentation le 4 février 2014.
Thèmes abordés