L’Observatoire national de la petite enfance a présenté le 14 novembre son dernier rapport sur l’accueil du jeune enfant. La France maintient une fécondité très forte, avec 821 000 naissances en 2012, et le 2èmetaux de fécondité d’Europe, derrière l’Irlande. Au 1erjanvier 2012, la France comptait 2,4 millions d’enfants de moins de 3 ans.
Un enfant sur deux
Avec 1,26 millions de places d’accueil théoriques, 52,2 % des enfants de moins de trois ans pouvaient potentiellement bénéficier d’un mode d’accueil en 2011 (Eaje, assistante maternelle, école maternelle ou salarié à domicile). Une augmentation qui représente 2,3 points de plus qu’en 2010, et 4 points de plus qu’en 2008.
C’est l’accueil chez les assistantes maternelles qui a le plus augmenté entre 2010 et 2011 (+6,8 % de places), avec 30,5 places offertes pour 100 enfants de moins de 3 ans, suivi de l’accueil en Eaje, avec 15,8 places (+3,4 %), l’école maternelle ne contribuant qu’à hauteur de 4 places (-15 %). La possibilité accordée en décembre 2009 d’agréer une assistante maternelle jusqu’à 4 enfants au lieu de 3 auparavant n’est sans doute pas étrangère à cette hausse exceptionnelle de l’offre d’accueil.
Ecart de 9 à 85 places
Mais si le taux de couverture augmente significativement en 2011, les disparités territoriales, elles, se creusent. Alors qu’en 2010, l’écart de capacité théorique d’accueil, tous modes confondus, pouvait varier de 8,8 (Guyane) à 80,2 places (Haute-Loire), il s’échelonne en 2011 de 9 à 85 places.
Du point de vue de l’accueil collectif, le taux de couverture varie de 5 places dans l’Aisne, à 40 places à Paris, une amplitude identique à l’année précédente. Pourtant, en 2009 et 2010, 36 % des structures nouvelles d’accueil collectif ont ouvert sur des communes qui ne comptaient pas d’Eaje l’année précédente.
Les entreprises de crèches deviennent un acteur important. Il est intéressant de se pencher sur la création des places d’accueil collectif selon le porteur de projet. Alors que les entreprises de crèches ne représentent que 5 % du parc, elles sont à l’origine de 26 % des places créées en 2011 (3 % de plus qu’en 2010), essentiellement par ouverture d’établissement. Les collectivités territoriales, qui gèrent 70 % des établissements d’accueil des jeunes enfants, sont à l’origine de 45 % des nouvelles places, beaucoup d’entre elles privilégiant la hausse d’agrément des structures plutôt que l’ouverture de nouveaux établissements.
Les familles paient davantage
En 2011, le prix de fonctionnement moyen d’une place au sein d’un Eaje était de 13 347 euros à l’année. Pour les Eaje inscrits dans un contrat enfance jeunesse, en 2010, les caf finançaient en moyenne 45 % du coût de fonctionnement, les collectivités territoriales 24 %, et les familles 22 %. Une répartition qui évolue en défaveur des familles, puisqu’en 2009, ces dernières ne participaient qu’à hauteur de 20 %, tandis que les communes prenaient en charge 27 % du coût de fonctionnement des Eaje.