« Nous considérons que le cœur de métier des Etaps est d'intervenir en milieu scolaire », souligne Anne Cagna, directrice des sports de la ville de Dunkerque. «Jusqu'en 2015, toutes les écoles bénéficiaient d'une couverture totale avec un volume global de trois heures par semaine, du CE2 au CM2. Un virage a toutefois été opéré avec la réforme des rythmes scolaires, « associée au contexte financier dégradé des collectivités », glisse-t-elle.
Glissement d'heures
« Avec la mise en place des temps d'accueil périscolaire (TAP) et faute de pouvoir recruter des nouveaux éducateurs, nous avons réduit leur intervention à 1h30 par classe et par semaine et maintenu 3 heures dans les écoles identifiées comme prioritaires. Soit la moitié environ. Les heures récupérées nous ont permis de positionner les Etaps sur les TAP (6 heures par semaine et par agent) donc. Mais aussi sur des projets spécifiques », le Sport Pass par exemple, un programme d'activités physiques et sportives extrascolaires qui vise à favoriser la découverte et l'initiation, de l'éveil aux jeux présportifs et établir une passerelle entre l'école et les associations sportives », souligne Anne Cagna Le redéploiement des horaires a aussi permis de mettre en place les Nuits du sport. Chaque vendredi de 21 heures à minuit, la ville ouvre des équipements à des non-licenciés de 18 à 30 ans pour des activités encadrées par des Etaps.
Retour aux 4 jours
En janvier dernier, nouveau bouleversement. «Sollicitée par votation, la population a décidé de revenir sur la semaine de 4,5 jours et de supprimer les TAP », explique la directrice des sports. Laquelle travaille avec son équipe sur une réorganisation du temps de travail des seize Etaps, « sachant que l'idée n'est pas de repasser obligatoirement le volume horaire à 3 heures par classe mais plutôt de développer nos propres projets ». Des nouveaux, autour du sport sur ordonnance, du handi-sport, mais aussi des dispositifs socio-éducatifs au sein des quartiers prioritaires et de populations éloignées de la pratique.
Les demandes évoluent
Anne Cagna ajoute enfin que ses Etaps sont très sollicités, y compris par d'autres services de la ville.Par exemple dans le cadre de la semaine de la mobilité, pour des interventions sur les modes de déplacements doux. Ou par la direction des ressources humaines qui organise une journée de sensibilisation au bien-être au travail. «Les demandes évoluent », reprend la technicienne. Même si «c'est parfois difficile pour certains de s'adapter à de nouveaux modes d'exercice auprès de populations qui ne sont pas forcément habituelles pour eux ».
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Des solutions pour consolider l'emploi sportif
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Sommaire du dossier
- Des groupements d’employeurs pour favoriser l’insertion par l’emploi sportif
- Compte formation : le secteur sport devra faire des choix
- Haut niveau: le rapport Karaquillo oublie les collectivités
- L’agrément des intervenants extérieurs aux APS défini dans le code de l’éducation
- «De plus en plus de Masters s’ouvrent à l’apprentissage et à la formation continue »
- Sport et animation: la prime à la polyvalence
- Le bénévolat sportif en quête de sens
- Strasbourg bichonne ses bénévoles
- À Cholet, la Jeune France revendique une approche « vraiment professionnelle »
- Les Etaps ont-ils encore un avenir?
- À Dunkerque, les Etaps vont devoir s’adapter
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