Selon une étude du Crédoc commandée par le Syndicat de traitement des ordures ménagères de Paris et sa région (Syctom), la collecte des déchets assurée par les collectivités est à la baisse. Une tendance qui devrait se poursuivre, ou tout du moins ne pas s'inverser d'après les prévisions de l'organisme. La baisse de la production de déchets en est à l'origine.
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Entre 2000 et 2009, la production annuelle d’ordures ménagères en France s’est stabilisée autour de 420 kg/hab. alors que pour l’agglomération parisienne, elle a régressé de 482 à 414 kg/hab.
Pour Paris intramuros, la baisse est même encore plus importante : de 555 à 475 kg/hab.
Conjonction de facteurs propres
Mais cette tendance est complexe, et s’explique par la conjonction de facteurs propres aux grands centres urbains :
- part importante des déchets des activités économiques, très sensible aux fluctuations de la conjoncture. Les chiffres sont en effet très différents entre les quartiers les plus résidentiels et ceux où l’activité économique est très présente ;
- comportement des ménages en partie spécifique du fait de leur niveau de vie élevé et de la taille plus limitée de leurs logements ;
- développement des déchetteries et des collectes spécialisées. Ainsi, à Paris et dans les communes de la petite couronne gérées par le Syctom, les tonnages apportés directement aux déchetteries auraient progressé de 90.000 à 150.000 tonnes entre 2000 et 2008.
Réduction à la source
Un ensemble de tendances vont dans le sens d’une réduction de l’émission de déchets, poursuit le Crédoc :
- l’allégement et la miniaturisation des produits,
- le développement de la multifonctionnalité des appareillages,
- la diminution du poids des emballages.
Selon l’Ademe, le progrès technique aurait ainsi conduit à une diminution de 24% du besoin en matière entre 1990 et 2007.
Véritable tendance ?
Reste une incertitude : « la baisse des tonnages de la collecte publique dans les grandes villes rend-elle réellement compte d’une tendance à la baisse de la production globale de déchets ? », s’interrogent les auteurs l’étude.
« Dans les 10 ans à venir, des mécanismes assez contraignants vont orienter la gestion des déchets vers plus de recyclages et favoriser, du côté des ménages comme du côté des activités, le développement de circuits de collecte spécifiques échappant à la collecte publique », souligne le Crédoc.
D’après l’organisme, la collecte publique pourrait continuer à baisser ou se stabiliser, « mais ne repartira pas à la hausse ».
Suivi indispensable
Enfin, dans tous les cas, à mesure que les formes de tri des déchets se diversifient sur un territoire, il devient « de plus en plus difficile d’établir le compte exact de la production de tous les déchets, et donc de suivre son évolution dans le temps. Pourtant un tel suivi est indispensable si l’on souhaite évaluer l’efficacité des mesures qui visent à réduire la quantité de déchets collectée par le service public », conclut le Crédoc.