En se donnant pour thème de réflexion « Les politiques sociales à l’épreuve… Construire un nouveau modèle », le 66ème congrès de l’Unccas s’est résolument ancré dans l’actualité, doublement marquée par la crise économique, qui impacte autant les bénéficiaires que les structures d’aide sociale, et par le débat sur l’acte III de la décentralisation. Invités à s’exprimer, le 2 octobre, devant les participants réunis en plénière, Patrick Kanner, président de l’Unccas et président (PS) du conseil général du Nord, et Claudy Lebreton, président de l’Assemblée des départements de France (ADF) et président (PS) du conseil général des Côtes d’Armor, ont martelé l’impératif d’innovation tout en soulignant à quel point le contexte est difficile pour les acteurs du social.
Décentralisation pénitence
Également, ils ont tous deux, chacun avec ses mots, exprimé leur déception quant à l’ambition revue à la baisse, en raison du contexte économique, des projets de loi de décentralisation. « On est passé d’une loi d’audace à une loi de clarification » a déclaré Claudy Lebreton. « On est passé de la « décentralisation providence » à la « décentralisation pénitence », a ajouté Patrick Kanner. « Le vrai défi sera celui de la mutualisation des moyens », a ajouté le président de l’Unccas et président du conseil général du Nord, précisant que son département avait déjà opéré un rapprochement avec celui du Pas-de-Calais dans une démarche « d’interdépartementalité ».
Il a également appelé à une politique de péréquation, estimant, qu’en trente ans, la décentralisation n’avait pas réduit les inégalités pour tous les territoires de la même façon. Claudy Lebreton a rappelé que l’une des clés de l’avenir des politiques sociales était la formation des travailleurs sociaux, et, par conséquent, l’importance des futurs Etats généraux du travail social programmés pour le printemps 2014. « L’ADF et l’Observatoire de l’action sociale décentralisée (Odas) ont entamé un travail de réflexion pour préparer cette rencontre. Et j’invite tous les réseaux institutionnels et associatifs concernés à nous rejoindre », a-t-il déclaré.
Proximité et bon sens
La recherche d’un nouveau modèle a irrigué nombre des ateliers qui ont rassemblé un millier de participants, qu’il s’agisse de la rencontre « Agir contre l’isolement social : nouvelles méthodes, nouvelles réponses », « CCAS d’outre-Mer : s’adapter valoriser et innover » ou encore « Communiquer le social ». Chacun des intervenants – directeurs de CCAS, élus ou acteurs du social, à l’image de Xavier Emmanuelli, président du Samu social -, évoquant sa propre expérience, a souligné les principes qui lui semblent d’autant plus essentiels en temps de crise sociale et financière : rendre les bénéficiaires acteurs de leur parcours, toujours privilégier le lien social à la technicité, ne pas « ghéttoïser » la pauvreté, et, enfin, rechercher une meilleure coordination avec les services de l’Etat.
Le congrès de l’Unccas s’est fermé sur les mots de son président, Patrick kanner, en poste depuis 2001, qui a rappelé qu’il ne briguera pas de nouveau mandat. Tous se sont donné rendez-vous pour la 67e édition, qui se déroulera en octobre 2014 à Nice, afin, certainement, de faire le point sur une année à venir de transition, qu’il s’agisse de décentralisation ou d’élections municipales.
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