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Une étude de l’IPAG Business School, réalisée pour la fondation Nicolas Hulot et l'Institut d'économie circulaire, a été rendue publique le 11 mars dernier. Celle-ci se donne pour objectif d'imaginer de nouveaux modèles de consommation pour Paris, à l'horizon 2020. Cela, tant au niveau des transports, de l'agriculture, des déchets, que du logement.
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Habiter, se nourrir, se déplacer, s’équiper à Paris : sur ces quatre besoins essentiels, une étude de l’IPAG Business School, rendue publique le 11 mars 2016, détaille de nouveaux modèles de consommation, créateurs de valeur et réducteurs des flux de matières. Réalisée pour la Fondation Nicolas Hulot (FNH) et l’Institut de l’économie circulaire, elle décrit la vie dans la capitale, transfigurée par l’économie de la fonctionnalité, à l’horizon 2020.
Pour la FNH, cette initiative n’est pas tout à fait une première. En 2008, une étude prospective avait déjà été réalisée, à la demande de la fondation, sur le même principe, par des étudiants de HEC.
Modèles de consommation
« A l’époque, l’idée du partage de véhicule, par exemple, identifiée comme une piste prometteuse, était jugée totalement chimérique. On nous opposait que jamais les automobilistes ne partageraient leur voiture, se souvient Anne de Béthencourt, chargée des relations extérieures à la Fondation. Or, en l’espace de quelques années, de nombreuses propositions avancées par cette étude, prétendument utopistes, sont devenues des réalités. L’attachement à la propriété qui semblait, il y a quelques années, un obstacle insurmontable, faiblit à tous les échelons de la société.»
La nouvelle étude School, vient donc actualiser ce travail. En partant de propositions de fonction déterminées suite à des travaux de brainstorming et des ateliers participatifs, les étudiants avancent de nouveaux modèles de consommation scénarisés. Selon les items, la moisson d’idées est plus ou moins bonne.
Transport : des solutions pour les marchandises
Sur la mobilité, on retient des propositions originales comme l’utilisation du métro la nuit pour le transport de marchandises dans Paris avec, en complément, une offre de transport électrique pour acheminer les colis jusqu’aux réserves des magasins.
L’étude prône également l’idée de la location d’espaces de stockage de proximité pour les commerçants sur les parkings de la capitale, désertés suite à une politique ayant permis de sensiblement diminuer le recours à la voiture individuelle.
Les espaces verts transformés en surface agricole
Sur l’alimentation, on aime l’idée du “Terreau urbain”, un service d’agriculture dans les parcs et jardins municipaux, ainsi que dans tous les espaces cultivables colonisables (toits, parkings, terrasses). Le système envisagé s’appuie sur un financement citoyen, où la société civile loue des terrains à la ville. En contrepartie de leur adhésion et de quelques heures de bénévolat par mois, les participants recevraient un panier par semaine.
Est aussi proposée une offre de service de collecte des déchets alimentaires, avec enlèvement à domicile et traitement dans des unités de compostage–méthanisation de proximité. Cette idée pourrait se prolonger en un concept de “compost leasing” (location du matériel et apport du savoir-faire) destiné à la grande distribution et à la restauration collective.
Logement : des lieux de vie collectifs
Sur l’habitat, en revanche, l’étude pêche un peu, trop contingentée par les besoins spécifiques des étudiants, majoritaires au sein des groupes de réflexion. Elle avance des propositions de lieux de vie collectifs éco-conçus reposant sur la mutualisation des équipements, des solutions d’échange d’appartement entre étudiants ou d’aménagement intérieur à la carte …
Consommation : location de biens et réduction d’emballages
Sur les équipements, sont retenues des solutions de location de courte et moyenne durée d’équipements électriques et électroniques, des services de mise à disposition de chaussures (fabrication, entretien, recyclage), d’échange de matériel de puériculture, des offres de locations de sacs de luxe, d’ordinateurs , d’instruments de musique …
L’étude propose aussi et des solutions d’achat de produits alimentaires en vrac sans emballage ou en contenant consigné.
Un éventail de modèles d’affaires
« Chaque cas prospectif formulé et travaillé se caractérise par la mise en avant des modèles d’affaires susceptibles d’être déployés à moyen, voire à court terme », précise Laurent Georgeault, chargé de mission à l’Institut de l’économie circulaire. Les perspectives de création d’activité sont donc nombreuses.
Le choix d’une collaboration avec l’IPAG, école de commerce orientée vers le management et la gestion, n’est pas anodin. Il traduit l’espoir que de jeunes entrepreneurs se saisissent de ces propositions de modèles d’entreprises innovantes et les diffusent : une évolution indispensable pour parvenir au changement de modèle prôné par la Fondation et l’IEC.