En opposant de façon monolithique la sphère professionnelle et la sphère personnelle, nous créons les conditions d’un blocage. Une orange est composée de quartiers connectés entre eux et englobés par une peau qui caractérise ce fruit.
De même, notre vie est constituée de différentes dimensions (soi, famille, enfants, couple, travail, sociale) en constantes interactions.
Connaître sans être intime
Il est indispensable que chacun puisse investir selon ses propres besoins chacune de ces sphères, par le biais d’activités qui ont du sens. Chaque dimension se trouvera ainsi soutenue, ressourcée, par les cinq autres. En tant que manager, vous n’avez accès qu’à la partie émergée de l’iceberg : la sphère professionnelle de vos collaborateurs.
La « proximité » est une demande souvent renouvelée par les équipes. Être proche de ses agents, c’est connaître, sans être intime, leurs centres d’intérêt, leur contexte familial et leur insertion sociale (réseau amical, associations sportives ou culturelles).
Prendre garde à l’investissement excessif
On a longtemps pensé qu’un salarié qui ne se réalisait pas dans son emploi compensait à l’extérieur, dans sa vie personnelle. Cette théorie ne fonctionne pas. Même si elle est parfois fatigante, contraignante ou déroutante, une vie professionnelle épanouie ressource. Les collaborateurs épanouis investissent massivement dans des activités extraprofessionnelles, les autres s’écroulent directement dans le canapé une fois arrivés à la maison.
Soyez vigilant : l’investissement excessif voire exclusif de la sphère professionnelle doit vous alerter. Lorsque 100 % de la vie d’un collaborateur est dédiée au travail, s’il survient un problème dans cette sphère, ce dernier aura alors un problème dans 100 % de sa vie.
Créer les conditions de l’épanouissement
Vous devez encourager vos collaborateurs à investir l’ensemble des dimensions de leur vie. Il faut pour cela :
- reconnaître et valoriser leurs espaces de ressourcement ;
- les aider à construire un filet de sécurité, des réseaux de soutien ;
- faciliter l’accès à ces sphères extraprofessionnelles. Certaines entreprises ont par exemple offert à leurs salariés une demi-journée mensuelle de congés pour des actions de bénévolat (sphère sociale) ;
- proposer des services qui leur permettent d’investir leur sphère personnelle (activités sportives par exemple) ou familiale (garde d’enfants).
La logique « gagnant/gagnant » est ici pleinement à l’œuvre. Songer qu’une sieste de 10 minutes est un gain de productivité de 50 %. Équilibrer ses différentes sphères de vie se traduit sur le plan professionnel par un gain d’efficacité, de créativité et de pro-activité de +30 à 40 %.
Faites le test
T1 : Entre 0 et 100 %, à combien estimez-vous investir dans chacune des différentes sphères (soi, famille, enfants, couple, travail, sociale) ? À vous de placer le curseur. Il n’y a pas de bonnes réponses, seulement le reflet de votre organisation de vie (état présent). Ex. : sphère « soi » : J’estime investir cette dimension à 10 %.
T2 : Dans un monde où tout serait possible, où placeriez-vous les curseurs (état désiré) ? Ex. : sphère « soi » : je souhaite investir cette dimension à 40 %.
T3 : lorsque T2 est supérieur à T1, l’unique question valide est : « dans quelles activités vais-je investir du temps, de l’énergie pour atteindre l’état désiré ? ».
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