10 conseils méthodologiques pour bien préparer les concours de la fonction publique

1. Renseignez-vous sur la fonction publique

Vous devez connaître votre futur environnement de travail. C’est le minimum attendu par tout employeur. Votre culture administrative est généralement considérée comme un indicateur de votre motivation.

La fonction publique, cette grande maison que vous souhaitez habiter, abrite au total 5,67 millions d’agents (un salarié sur cinq) au 31 décembre 2021. Elle comprend trois pièces. L’une rassemble les agents de l’Etat. Ce sont les plus nombreux (2,54 millions). Une autre regroupe ceux des collectivités territoriales et des établissements publics locaux (1,94 million). La troisième loge les agents de la fonction publique hospitalière (1,21 million).

Les fonctionnaires sont classés en trois catégories : A (cadres sup’), B (cadres) et C (ouvriers et employés).

Il existe trois sortes de concours, chacune étant destinée à un type de candidats : les diplômés (concours externes), les fonctionnaires (internes) et les salariés du privé (troisièmes concours). Voilà pour le b.a-ba…

Pour connaître la fonction publique, la solution la plus efficace consiste à acheter un manuel ou un guide pratique sur le sujet, et à l’étudier à fond. Il doit être le plus récent possible et pas trop épais. L’idée est de se cantonner à l’essentiel pour bien l’assimiler, et d’approfondir les thématiques en rapport avec le programme du concours (ou de l’examen), grâce à des ouvrages plus spécialisés.

Parmi les éditeurs de référence, citons Dalloz, LJDG, PUF, Vuibert, Weka, la boutique Territorial ou encore La Documentation française (éditeur public).

Sur internet,  Vie-publique.fr (site web de la Dila) fait partie des « incontournables ». De même, le portail de la Direction générale de la fonction publique (DGAFP), celui de la Direction générale des collectivités territoriales, sans oublier le site web du ministère de la transformation et de la fonction publiques et Service-public.fr, rubrique « Travail formation » notamment.

Sachez aussi que l’une des e-communautés du Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT) est consacrée à la préparation aux concours.

Eh oui, il y a de la matière. Trop, peut-être. Pour combattre l’infobésité, créez votre propre « veille média » en vous abonnant aux lettres d’information et autres newsletters, ainsi qu’aux flux RSS. Cela va vous prendre un peu de temps, mais vous en gagnerez beaucoup par la suite.

Du coté de la presse professionnelle spécialisée dans la fonction publique territoriale, sachez que LaGazette.fr propose aux particuliers une offre d’abonnement « spécial six mois ». Immersion dans l’univers territorial garantie (mais, là aussi, structurez rigoureusement votre veille média avec des newsletters personnalisées suivant vos centres d’intérêt). D’autres sites web méritent vraiment le détour : Courrierdesmaires.fr, Carrieres-publiques.com, Lalettreducadre.fr par exemple. Du côté de la presse nationale, LeMonde.fr ou LesEchos.fr notamment (guettez les promos !).

2. Dessinez votre profil « candidat »

Faites le point sur vos diplômes, formations et expériences professionnelles. Vous n’avez pas le titre requis ? Pensez à la reconnaissance des acquis de l’expérience professionnelle (RAEP), une épreuve de concours, à la validation des acquis de l’expérience (VAE), qui débouche sur une certification, et aux concours de la fonction publique « de troisième voie », accessibles à ceux qui ont déjà une expérience professionnelle. Cartographiez vos domaines de compétences.

« Connais-toi toi-même », aurait dit Socrate, si l’on en croit Platon. La meilleure manière d’apprendre et d’assimiler des connaissances est celle qui correspond à votre personnalité. Et l’identifier nécessite un petit travail introspectif. Listez vos points forts, d’un côté, et de l’autre, vos points faibles ou fragilités, sans complaisance. Demandez confirmation à vos amis. Sachez qu’une formation en e-learning nécessite autonomie et assiduité sur le long terme. La prépa que vous choisirez doit correspondre à votre profil psychologique. 

3. Choisissez le « bon » concours

Sélectionnez l’information « à la source » en visitant les forums métiers  et les Salons emploi où les administrations sont présentes.

Consultez les fiches métiers de LaGazette.fr, d’Emploipublic.fr et les fiches concours de Carrièrespubliques.com, accessibles à tous.

Rencontrez les professionnels RH des centres départementaux de gestion de la fonction publique territoriale. Si possible, interrogez des agents en poste pour vous faire une idée « de l’intérieur » et mettre en adéquation votre profil avec le poste que vous convoitez.

4. Choisissez la « bonne » prépa

Pas si facile ! Sur le net, l’offre est pléthorique : on trouve le pire et le meilleur. Des cohortes de youtubeurs y vont de leurs conseils ou webconférences, voire publient en ligne des supports de cours « empruntés » ici et là, parfois complètement périmés ! C’est gratuit (apparemment), parfois divertissant.  Mais vous perdez votre temps. Comment repérer une prépa qui tienne la route ?

Une prépa de qualité propose « un parcours didactique qui permet de comprendre, d’assimiler et de restituer les conditions de tout apprentissage ! » avertit Jean Frayssinhes, docteur en sciences de l’éducation et chercheur associé à l’université Toulouse-Jean-Jaurès, dans un article du « Monde  Campus ». « Mettre en place une méthode pédagogique de qualité induit des coûts plus élevés que dans le cas d’une prépa en présentiel », précise cet universitaire. Il faut donc être conscient qu’une bonne prépa a un coût (à partir de 300 euros environ), et que c’est un gage de qualité. Certains organismes affichent des tarifs abordables, avec des formules « à la carte », sans sélection à l’entrée. En revanche, un certain nombre d’écoles, centres ou instituts réputés exigent des diplômes ou un niveau d’études élevé de leurs futurs élèves : les instituts de préparation à l’administration générale (IPAG), les centres de préparation à l’administration générale (CPAG), le Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT),  l’Institut supérieur de formation des cadres territoriaux (ISFCT) ou le CNED. De plus, leurs tarifs ne sont pas toujours à la portée de toutes les bourses.

Attention, aussi, à la durée de la prépa : un an est un minimum.

5. Listez les objectifs de votre préparation

En phase de préparation, vous devez remplir plusieurs objectifs :

• acquérir les savoirs liés au(x) programme(s) du ou des concours,
• maîtriser les méthodes pour répondre aux épreuves écrites et aux entretiens avec le jury,
• développer une culture générale du futur métier,
• acquérir la « culture du service public » et des institutions,
• prendre confiance en vous pour aborder les épreuves sereinement.

6 – Organisez votre nouvelle vie de candidat… Et anticipez

Un concours est un investissement en temps et en énergie, mais aussi financier.

• Vous devez anticiper une nouvelle organisation axée sur la préparation : prévoir des moments d’étude et d’exercice, un budget pour l’achat d’ouvrages, de supports de cours, la participation à des formations et des forums.
• Votre vie familiale et sociale sera affectée pendant plusieurs mois par votre préparation. Prévenez votre entourage afin de vous placer dans les meilleures conditions.

7. Informez-vous sur le concours ou l’examen choisi

Vous devez absolument consulter, voire étudier, différents documents relatifs à la sélection choisie.

• L’avis d’ouverture du concours ou de l’examen professionnel choisi : il indique notamment, outre la date et l’organisateur, le nombre de postes ouverts.
• La « brochure » ou note d’information : il s’agit d’un descriptif plus ou moins développée du cadre d’emplois (ou grade) auquel la sélection donne accès et de cette dernière (épreuve(s), coefficient, par exemple)
• La note de cadrage, également absolument indispensable. Les notes de cadrages « interprètent les textes réglementaires [relatifs à chaque concours/examen] et les précisent. », suivant la définition du site web Wikiterritorial.cnfpt.fr. Etablies par une cellule pédagogique, ces fiches « traduisent » en français courant le langage administratif des textes officiels (décrets) régissant concours et examens, et donnent des indications sur la manière de traiter le sujet, sur le fond comme sur la forme. Après avoir lu une note de cadrage, vous devriez savoir précisément ce que le jury attend de vous (compétences testées) et comment répondre à ses attentes.
• Les rapports de jury des sessions précédentes.
• Les annales des sessions précédentes, avec corrigés si possible.

Où se procurer cette précieuse littérature ? Vous ne rencontrerez aucune difficulté à vous procurer les avis ou arrêtés d’ouverture et les brochures. C’est parfois un peu plus compliqué pour les notes de cadrage, et davantage encore pour les annales. Sachez que le CIG de la petite Couronne et son éditeur Vie Publique, les diffuse à des prix non prohibitifs (entre 15 et 30 euros environ).

8. Culture générale : suivez l’actu et partagez

Les sujets des concours sont en lien avec l’actualité de moyen terme. Outre les connaissances professionnelles, ils nécessitent une culture générale à jour. Lisez la presse d’informations générales et la presse spécialisée : LaGazette.fr, le Courrierdesmaires.fr, La Lettreducadre.fr pour la fonction publique territoriale. Consultez des ouvrages et des fiches synthétiques de « culture gé », etc. Vous serez sûr de rester « à la page ».

9. Restez motivé jusqu’au jour des épreuves

La préparation est une course de fond. Au moins une année s’écoule entre les premières recherches et le début des épreuves. Pendant tout ce temps, il faut maintenir votre motivation intacte pour absorber les instants de découragement qui jalonnent le parcours. Une bonne information et une bonne préparation intégrant les nombreuses contraintes permettent de maintenir un niveau de motivation constante. Là aussi, le tutorat téléphonique peut être un soutien précieux.

10. Mutualisez votre préparation

Travailler seul avec des livres et des annales n’est pas recommandé. Partagez l’expérience des personnes qui préparent d’autres concours (sur les réseaux sociaux par exemple). Rencontrez des candidats qui ont réussi et, si possible, des membres de jury. Bref, la préparation sera plus légère si elle est mutualisée.

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