Ma Gazette
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« Raisonner juste à partir de données fausses paraît compliqué », a déclaré le colonel Laurent, directeur du service départemental d’incendie et de secours (Sdis) de Haute-Savoie, appelé à témoigner à la barre du tribunal correctionnel de Bonneville, au procès de la catastrophe du tunnel du Mont-Blanc, le 13 avril 2005. Le 24 mars 1999, les sapeurs-pompiers haut-savoyards ont éprouvé les plus grandes difficultés à intervenir. Le général Jacques Trohel, expert près la cour d’appel de Versailles, met en évidence les faiblesses de la coordination des secours : absence de concertation entre les deux postes de régulation, peu d’échanges entre sapeurs-pompiers, engagement limité des sapeurs-pompiers italiens, incompatibilité des appareils respiratoires isolants des sapeurs-pompiers et de l’ATMB (société concessionnaire française), méconnaissance du tunnel par les sapeurs-pompiers, incapacité des cadres de l’ATMB à donner des informations.Lorsque le commandant Christian Comte, directeur du centre de secours principal de Chamonix, pénètre dans le tunnel alors que ses hommes se sont déjà engagés dans le tube à bord d’un fourgon pompe-tonne, il ignore le nombre de victimes potentielles. « Les informations étaient réduites au minimum, témoigne-t-il. Pour moi, à part les sapeurs-pompiers de mon équipe et les employés de l’ATMB, il n’y avait personne. ( ) Je n’ai pas eu de contacts avec mes collègues italiens. » Absolument pas formés aux interventions en milieu confiné, les sapeurs-pompiers chamoniards perdront l’un des leurs ce 24 mars 1999, l’adjudant-chef Georges Tosello.