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La collecte sélective des ordures coûte en moyenne 6 euros par an et par habitant pour les collectivités locales, mais ce coût peut varier de 1 à 5 en fonction des contraintes d’urbanisme et surtout de l’efficacité du tri.
Plus on trie efficacement, plus le coût est bas, a relevé Bernard Hérodin, directeur général de la société spécialisée Eco-emballage. A Lyon, où la moitié des ordures finit dans la mauvaise poubelle, le coût est le double de la moyenne nationale. La ville s’est engagée dans un programme ambitieux pour abaisser ce « taux de refus » de 50% en 5 ans.
Paris (intra-muros et 80 communes périphériques) fait à peine mieux: le « taux de refus » pour 5 millions d’habitants collectés y est de 35%. Il est en moyenne de 25% en France, « ce qui signifie que le quart de ce qui est dans le bac ne devrait pas s’y trouver », explique Bernard Hérodin.
On peut faire beaucoup mieux : à Strasbourg, par exemple, le taux de refus est inférieur à 10%, grâce des campagnes répétées de sensibilisation.
L’enjeu est de taille: les coûts d’élimination des déchets ménagers ont explosé en France. Entre 1990 et aujourd’hui, ils ont augmenté de 140% (de 2,3 milliards d’euros à 5,6 milliards d’euros).
D’une part, les Français produisent de plus en plus de déchets (+30% de tonnage en plus entre 1990 et 2003). D’autre part, l’Etat, qui avait beaucoup aidé au début de la collecte il y a treize ans, s’est peu à peu dégagé, laissant une part plus lourde aux collectivités locales. Enfin, les coûts d’élimination ont explosé (+80% entre 90 et 2003), avec la mise aux normes des rejets de dioxines des incinérateurs, la suppression des décharges sauvages.
A l’avenir, l’évolution de la consommation vers le « non durable » risque de peser lourd dans les coûts d’élimination, selon lui. En revanche, le coût de la collecte seule devrait baisser, avec les gains d’efficacité attendus, estime-t-il.