Ma Gazette
Sélectionnez vos thèmes et créez votre newsletter personnalisée
Le Conseil national de la sécurité routière (CNSR) est un lieu de réflexion et un forum essentiel pour la prévention routière. Il a malheureusement été mis en veille pendant plusieurs années avant d’être relancé par Manuel Valls, ministre de l’Intérieur, le 27 novembre dernier. Cette instance, dont la présidence m’a été confiée, prend donc un nouvel essor.
Avec cette nouvelle impulsion, j’entends faire du CNSR le chaînon manquant de la sécurité routière, ce lien entre les usagers, les acteurs de la prévention routière et les pouvoirs publics, distendu depuis trop longtemps.
Créé en 2001, le CNSR est un véritable « Parlement », qui rassemble tous les acteurs concernés par la sécurité routière, notamment les associations. Son but est de confronter les expériences des uns et des autres et de proposer au gouvernement les meilleures solutions possibles pour faire reculer l’insécurité sur nos routes, ses propositions étant reprises dans le cadre des Conseils interministériels de la sécurité routière.
Redynamisé, le CNSR devra être un lieu d’écoute, de débat et de recherche destiné à expliciter sans relâche les mesures envisagées pour réduire le nombre d’accidents en France. Je me fixe ainsi comme objectif majeur de réconcilier durablement les Français avec la sécurité routière. Je tiens également à ce que le Conseil ait une vision « d’avant-garde » sur un certain nombre de problèmes. Je reste convaincu que beaucoup de difficultés actuelles en matière de sécurité routière, notamment le respect des vitesses imposées, pourraient trouver leurs solutions dans une évolution rapide de la technique (je pense notamment au système « LAVIA » ou aux boîtes noires).
Il faudra aussi que le Conseil soit novateur, la novation devant contribuer à changer les mentalités des conducteurs. Par exemple, sur chaque procès-verbal, les citoyens devraient pouvoir trouver le détail de l’affectation des amendes pour qu’ils puissent se rendre compte que l’action du gouvernement n’est pas seulement répressive.
Enfin, je voudrais que l’on atteigne l’objectif de 2000 morts sur les routes, avant la fin de la décennie. À l’heure actuelle, la mortalité routière, sur les douze derniers mois, s’établit à 3 715 personnes tuées. Contrairement à ce que l’on entend souvent, malgré une forte diminution du nombre de morts sur les routes depuis dix ans, ce bilan est lourd.
Au cours de nos travaux, nous ne proposerons pas de « remède miracle » ou de mesures phares pour atteindre cet objectif ambitieux de 2000 morts, comme le port obligatoire de la ceinture de sécurité ou l’introduction du permis à points en leurs temps. Non, pour atteindre cet objectif, il faudra que le gouvernement déploie une action volontariste. Et en tant que président du CNSR, mon rôle sera de le convaincre de la nécessité de cette orientation. Mais le CNSR devra aussi oeuvrer pour aider les usagers de la route à changer durablement leur comportement, car la sécurité routière, ne l’oublions pas, est l’affaire de tous.