Le préfet du Bas-Rhin a signé le 7 février 2012 les permis de construire pour 10 éoliennes de 2 MW chacune, mettant un terme à 8 ans de bataille de la part du maire sans étiquette de Saâles, porteur du projet. Reste à franchir les derniers recours juridiques, alors que la mise en service est espérée pour 2013 pour ce premier parc éolien dans le massif des Vosges.
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Il aura fallu 8 ans d’efforts pour Jean Vogel, maire de Saâles (930 habitants), pour voir – presque – aboutir un projet de site éolien qui s’étend sur sa communes et quelques voisines, situées dans les Vosges.
Dans l’intervalle, le parc a été revu à la baisse, en nombre de mâts, pour leur taille et leur puissance, et bien des oppositions ont été surmontées.
Couverture des besoins de 25 000 habitants – « Ce projet n’a d’autre intérêt qu’un devoir civique », explique Jean Vogel. « Les recettes escomptées par les communes sont devenus trop faibles pour justifier l’intérêt économique d’un tel projet. Reste que la production du parc éolien couvrira les besoins bien au-delà des 6 communes alsaciennes et lorraines associées » : La Grande-Fosse, Châtas, Ban-de-Sapt, Grandrupt et Saint-Stail et Saâles comptent moins de 1 500 habitants, alors que la puissance globale couvre les besoins d’environ 25 000 habitants (hors chauffage).
Jean Vogel met l’accent sur l’ensemble des efforts accomplis notamment par sa commune pour favoriser les économies d’énergie, le développement de la biomasse, les actions en faveur de l’environnement, de la biodiversité, du patrimoine, etc.
« Je souhaite que nous ayons le maximum de visites pour exposer l’intérêt du parc éolien dans le cadre d’une démarche globale », indique-t-il.
Qui paye les recours ? – De nombreux obstacles restent cependant à franchir. Le financement du parc (environ 25 millions d’euros) sera assuré par EDF Energies nouvelles, avec 20 % d’actionnariat populaire local, où sont attendues les communes, associations, entreprises, particuliers, etc.
« Le Grenelle 2 a empêché le développement de l’actionnariat populaire alors qu’en Allemagne où on compte mille fois plus d’éoliennes qu’en France, ces installations sont à 90 % entre les mains de porteurs locaux », déplore le maire de Saâles.
Autre souci, les recours qui ne vont pas manquer contre le permis de construire. « Nous avons déjà eu à faire face à des associations qui ne comptent que quelques membres et qui mènent des guérillas juridiques avec des cabinets d’avocats renommés, qui travaillent des mois durant. Qui les finance ? Il faudra bien un jour parvenir à la transparence et qu’on fasse un lien clair entre les porteurs du recours et ceux qui payent les milliers, voire dizaines de milliers d’euros d’honoraires », estime Jean Vogel, qui reste optimiste compte tenu des atouts dans sa manche, notamment les études favorables et le feu vert préfectoral.