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En installant des équipements permettant de capter la chaleur fatale des fumées des chaudières biomasse, la métropole de Lyon entend multiplier ses ressources pour augmenter le nombre de bénéficiaires du chauffage urbain en protégeant la qualité de l’air.
Ma Gazette
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Après un an de travaux, la chaufferie de Surville, installée au sud de Lyon met en service son dispositif de récupération de la chaleur fatale des fumées de sa chaufferie biomasse. « Le rendement de la chaufferie passe de 96% à 105%», souligne Gérald Campbell, directeur général d’ELM, filiale de Dalkia qui exploite cette chaufferie. Présenté comme la plus grande installation de France à ce jour, elle repose sur la technologie KTD éprouvée sur d’autres installations locales et nationales alimentées avec la biomasse. A Lyon Surville, cela permet d’aller chercher des particules d’énergie représentant 50 GWh de chaleur par saison de chauffe. Captées à leur sortie de la chaudière, les fumées auparavant rejetées dans l’air à 120°C sont refroidies à 40° C à l’aide de condenseurs thermodynamiques permettant de récupérer la vapeur. Laquelle vient préchauffer l’eau du réseau de chaleur urbain de Lyon Centre Métropole délégué à Dalkia qui dessert actuellement l’équivalent de 46 000 logements.
Près de 6000 équivalents logements
Depuis la chaufferie de Surville, la valorisation de ces calories va permettre d’alimenter l’équivalent de 5700 nouveaux logements avec le chauffage urbain, sans biomasse supplémentaire. Une satisfaction pour l’exécutif métropolitain qui souhaite pousser ce mode de chauffage. « En 2020, nous comptions 80 000 logements raccordés au chauffage urbain, aujourd’hui nous en avons 120 000 », calcule Bruno Bernard, président de la métropole. « L’an prochain, 18 communes seront desservies par l’un de nos réseaux de chauffage, contre 9 il y a cinq ans », ajoute Philippe Guelpa-Bonaro, vice-président délégué au climat et à l’énergie. Non contents de faire valoir les 30% d’économies réalisées par les bénéficiaires de ce mode de chauffage par rapport à des solutions individuelles, les élus mettent aussi dans la balance la protection de l’environnement : « Le système de récupération de chaleur sur les fumées évite le rejet de plus de 10 400 tonnes de CO2 dans l’atmosphère », souligne le président de la métropole. Il estime désormais que, sur l’ensemble de la saison de chauffe, la chaufferie rejette la même quantité de particules fines qu’un seul usage d’une cheminée à foyer ouvert
L’installation de ce système sur les cheminées de Surville a nécessité 16 millions d’euros d’investissements, financés par Dalkia et par une subvention du fonds chaleur de l’Ademe à hauteur de 7 millions d’euros. « Le temps de retour sur investissement est de l’ordre de 15 ans sans aide et de 10 ans avec les aides de l’Ademe », précise Dalkia. Même si l’équilibre économique reste long, la métropole souhaite petit à petit généraliser la récupération de chaleur fatale des fumées à l’ensemble des chaufferies biomasse de ses réseaux de chaleur urbain. Délégataire de quatre réseaux, Dalkia vient de lancer l’équipement KTD des chaudières du réseau Ouest Lyonnais, avec à la clé la perspective de récupérer 12,8 GWh soit l’équivalent de 1 500 logements. A Vaulx-en-Velin sur le réseau Grande Ile, l’installation permet de chauffer l’équivalent de 2000 logements. Une autre chaufferie, en construction, à Vaulx-en Velin, permettra de ramener 50 GWh, soit 5700 logements. A Vénissieux, en revanche, le bâtiment qui abrite les chaudières est trop contraint pour ce type d’équipements. Sur les autres réseaux alimentés par biomasse, notamment sur celui du plateau nord, et à Givors les chaufferies se sont elles aussi mises au diapason de cette nouvelle exigence.
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