Le 16 octobre devait être une première journée de mobilisation et de sensibilisation pour lutter contre le gaspillage alimentaire. Le message national a été largement diffusé mais les actions locales ont été rares !
Ma Gazette
Sélectionnez vos thèmes et créez votre newsletter personnalisée
En lançant le 14 juin dernier son plan national visant à réduire de moitié le gaspillage alimentaire d’ici 2025, le Gouvernement avait confirmé que la journée nationale coïnciderait avec celle de la journée mondiale de l’alimentation, soit le 16 octobre.
Un enjeu pour tous les acteurs de la chaîne alimentaire – Tous les acteurs de la chaîne alimentaire étaient concernés par cette manifestation de sensibilisation, notamment les collectivités locales : tout d’abord, celles qui ont la compétence déchets ménagers puisque le gaspillage alimentaire doit à l’évidence être un thème à inscrire dans leur programme local de prévention des déchets obligatoire depuis fin 2012 ; mais aussi toutes celles – régions, départements et communes – qui assurent la restauration collective des scolaires.
Pour ce faire, chaque porteur de projet public ou privé devait s’inscrire au programme officiel des manifestations du 16 octobre et recevoir en échange un kit de communication pour assurer la promotion de son évènement.
Or, même si le débat a été repris dans les médias nationaux, le constat est évident : l’évènement n’a pas été à la hauteur des enjeux. Rappelons que le gaspillage alimentaire domestique représente en France 20 à 30 kg de nourriture par an et par habitant, dont 7 kg d’aliments encore sous emballage. Globalement, ce sont 7 millions de tonnes de nourriture qui sont jetés chaque année tout au long de la chaîne alimentaire.
Les collectivités peuvent et doivent agir – Face à ce constat, cette première journée n’a pas été un succès. Elle a peu mobilisé les acteurs locaux puisque, par exemple, 5 projets seulement ont été inscrits sur Paris et 7 en région Rhône-Alpes.
Les collectivités locales ont pourtant en main quelques leviers pour agir contre ce gaspillage. Des engagements spécifiques à celles-ci sont d’ailleurs inscrits dans le pacte national présenté en juin dernier : organiser des opérations locales régulières de sensibilisation (et pas seulement le 16 octobre), mettre en place des plans d’actions dans les établissements de restauration collective et un comité local permettant de décliner les mesures nationales du pacte. Il faut dire que ce pacte national n’a pour l’instant été signé que par deux collectivités, la Région Ile-de-France et la Ville de Paris…
Certaines collectivités se sont quand même engagées dans des actions concrètes : par exemple, mettre de côté le pain jeté à la cantine, le stocker pendant une semaine pour le peser, puis faire une exposition des débats sur le résultat. D’autres font don de la viande à la Banque Alimentaire avant l’atteinte de la date limite de consommation, etc.
Mesurer les effets – Toutes les collectivités pourraient déjà inscrire dans leurs marchés de restauration des clauses relatives à ce gaspillage puisque le Code des marchés publics le prévoit, au titre de la protection de l’environnement et du développement durable, en faveur d’un approvisionnement ajusté et de portions adaptées. L’Etat prévoit, à ce sujet, de prendre en 2014 de nouvelles dispositions contractuelles et/ou réglementaires pour renforcer ces clauses dans les marchés publics.
Au-delà, il est important que chaque collectivité mettant en place une action s’engage à définir des indicateurs de mesure et de suivi. C’est essentiel pour savoir si l’objectif affiché pour 2025 sera atteint ou non.
Il faut le rappeler : comme dans beaucoup de domaines, la réussite passe obligatoirement par une mobilisation des acteurs locaux. Et pour l’instant, ce n’est pas gagné !