Près de 5 millions d’exemplaires de cahiers de vacances sont vendus chaque année pour des niveaux de classe de la maternelle à la terminale et quatre élèves sur dix du CP au CM2 les utilisent. Ils existent depuis 1933…
Il n’y a pas de territoire urbain, rural, maritime, montagneux, péri-urbain où ils ne sont pas présents, en librairie, dans les rayons des grandes surfaces à disposition des clients.
Mais ils sont aussi maintenant proposés par les médiathèques, de plus en plus nombreuses, dans le cadre de leur politique de valorisation du livre et du parcours de lecteur de leurs jeunes adhérents. Il s’agit de faire du temps libre de l’enfant de presque 2 mois, une activité éducative qui va servir sa réussite. Les centres de loisirs municipaux, les centres sociaux par leurs animateurs relaient cette action des médiathèques, et encadrent et conseillent l’enfant dans ses travaux.
Mais au temps de la Convention citoyenne des temps de l’enfant, il convient de s’interroger sur le statut de ces cahiers best-sellers. Comme les stages de réussite gratuits de l’Institution scolaire d’une durée de 5 jours en matinée pour les élèves de l’école, du collège et au lycée après la fin de l’année scolaire en juillet et avant la rentrée de septembre, les cahiers de vacances sont de fait une réduction du temps de vacances de l’enfant.
Réalisés sur le temps extrascolaire de l’enfant soit les 215 jours de l’année (68%) où l’enfant n’est pas à l’école, les cahiers de vacances sont une sorte d’allongement de l’année scolaire mais à la maison. Différence notable avec les stages de réussite, l’acquisition et la réalisation (à la maison) du cahier de vacances relève de la seule décision des parents, et ils sont les seuls encadrants pour aider l’enfant.
Ils sont très efficaces lorsqu’ils ont été entièrement réalisés. En effet, 2 cahiers sur 3 ne sont pas finis… Il faut vraiment terminer le cahier de vacances pour en tirer le bénéfice. Dans ce contexte, quand les parents ne sont pas disponibles, l’accompagnement des médiathèques et des centres de loisirs et sociaux municipaux est précieux.
Les enjeux des cahiers de vacances
D’abord pour les parents, face à ces 2 mois de vacances de leur enfant, devant la nécessité de garder le niveau, dans la quête de résultats toujours meilleurs ou recherche de performances, il faut proposer une activité scolaire à son enfant qui lui permet d’aborder dans les meilleures conditions la rentrée. Etablis par des professionnels de l’éducation, collant aux programmes, attractifs et ludiques, les cahiers de vacances ont acquis une réelle légitimité auprès des parents.
Pour le territoire d’autre part, par les propositions des médiathèques et des centres de loisirs et sociaux municipaux, le cahier de vacances s’inscrit dans le parcours scolaire et éducatif de l’élève. La réussite du territoire passe par la réussite de l’élève. Un enfant à l’issue son parcours scolaire titulaire d’une formation est un futur jeune adulte qui va s’insérer, apporter compétences et savoirs faires, et enrichir le territoire. Réalisé sur un temps extrascolaire, le cahier de vacances propose à l’enfant un temps éducatif, développe la persévérance, invite à la recherche et à l’effort, et n’est pas un temps stérile devant écran. A ce titre, le cahier de vacances est utile.
Enfin, le cahier de vacances favorise chez l’enfant le renforcement des connaissances acquises pendant l’année scolaire, la lecture, les mathématiques…
Il permet ainsi de préparer dans de bonnes conditions les évaluations nationales qui interviennent à la rentrée dès le mois de septembre, et concernent le français et les mathématiques en CP, CE1, CM1, CM2, 6ème, 5ème et en seconde au lycée. Les résultats des évaluations passées par les élèves en septembre, sont la cartographie des acquis (réussites) et des besoins de l’élève. Ils sont communiqués aux parents
Les résultats des évaluations peuvent enrichir l’estime de soi de l’enfant lorsqu’elles sont réussies, ou au contraire l’affaiblir lorsque ces évaluations sont faibles tout en inquiétant les parents.
Dans ce contexte, les cahiers de vacances sont indispensables pour bien préparer la rentrée scolaire de septembre, et aborder dans de bonnes conditions les évaluations de septembre.
Le cahier de vacances est le grand rituel de l’été. Il permet à l’enfant d’aborder avec confiance la rentrée de septembre et sa nouvelle classe. Il répond à une certaine anxiété des parents. Il apporte sa contribution au territoire pour la réussite de l’élève. Son succès économique et social ne se dément pas, décidant les éditeurs à proposer désormais, un cahier de vacances pour adultes, alternative précieuse et enrichissante au temps devant écrans.
Quelques recommandations
Pour réaliser ces cahiers de vacances, à la fin de l’année scolaire il est nécessaire et indispensable que l’enfant se repose, et parte en vacances en juillet : partir en voyages, avec ses parents, en séjour collectif, rencontrer de nouveaux amis, découvrir de nouveaux territoires… Il s’agit de se ressourcer. Une coupure franche est nécessaire.
Après un repos bien mérité tout le mois de juillet, l’enfant peut se lancer dans le cahier de vacances dans le courant du mois d’août et il faut répondre à plusieurs questions :
Quelles révisions (renforcement des acquis), à quelle date, combien de temps, et où ?
Le renforcement des acquis scolaires est constitué du programme contenu dans le cahier de vacances acquis par la famille et correspond au niveau de classe de l’enfant.
Pour bien préparer la rentrée, ce renforcement doit démarrer au plus tard le 15 Août, et 2 semaines sont disponibles avant la rentrée pour se lancer dans les travaux du cahier de vacances. Ces 2 semaines correspondent d’ailleurs à la durée des stages de réussite organisés par l’Institution scolaire en juillet en Août soit 2 semaines.
Ce travail de renforcement des acquis est d’une durée à minima d’une heure par jour (4 à 5 jours par semaine) et plus selon l’âge de l’enfant et se déroule de préférence seulement une demi-journée, le matin par exemple. Ainsi, l’enfant pourra profiter pleinement du reste de la journée l’esprit léger.
Il faut aussi aménager un véritable espace de travail à la maison : bureau et chaise bien identifiés et au calme, avec les outils, cahiers, livres, dictionnaires, stylos…Pour que l’enfant ne vive pas cette révision comme une privation, il faut établir avec lui un contrat de travail. Il faut lui laisser le choix de l’ordre des matières : je préfère démarrer par la lecture, la récitation, la géographie, puis les mathématiques, puis l’histoire…Enfin il faut toujours valoriser les efforts réalisés et son travail.
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