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Pour aller plus loin

Publié le 01/05/2011 • Par Dunod Éditions • dans : Actualité santé social

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LE PRÉSENT OUVRAGE vise à décrire d’une manière simple et accessible les différents aspects qui caractérisent le dispositif d’action publique auprès des personnes handicapées, ceci à travers les principales lois qui le définissent ainsi qu’à travers l’organisation et la structuration de ce secteur de l’action médico-sociale en France aujourd’hui. Certains de ses éléments méritent néanmoins une problématisation plus affinée que ce que la seule lecture des textes législatifs et réglementaires apporte.
Cette tâche est d’autant plus nĂ©cessaire que la loi du 11 fĂ©vrier 2005 pour l’égalitĂ© des droits et des chances, la participation et la citoyennetĂ© des personnes handicapĂ©es a maintenant six ans d’âge et que l’on commence Ă  pouvoir en mesurer les implications en termes de continuitĂ© et de rupture d’avec les pĂ©riodes antĂ©rieures.
Si continuité il y a, elle se trouvera dans une approche qui conserve la notion de déficience, désormais énoncée sous le vocable de l’altération d’une ou plusieurs fonctions, déterminant ainsi un besoin de compensation des conséquences du handicap. Continuité également, par exemple, dans l’octroi d’un revenu minimum d’existence, l’allocation aux adultes handicapés, dès lors que la personne ne peut bénéficier d’une rémunération par le travail.
La rupture, ou plutĂ´t les inflexions majeures vont se trouver ailleurs. Tout d’abord dans le regard posĂ© par la sociĂ©tĂ© Ă  travers cette nouvelle loi quand elle affirme une exigence de participation et de citoyennetĂ© de la personne handicapĂ©e. Il est ainsi mis un terme Ă  l’approche intĂ©grative, qui prĂ©suppose une diffĂ©rence et un effort de la personne pour « s’intĂ©grer Â» au profit d’une approche inclusive, d’inspiration europĂ©enne. Ce changement de vocabulaire n’est pas anecdotique car il exprime le postulat politique et Ă©thique d’une pleine appartenance Ă  la sociĂ©tĂ©, de droit et Ă  part entière, pour toute personne handicapĂ©e et cela quels que soient la nature et le degrĂ© de handicap. De ce point de vue, c’est Ă  la sociĂ©tĂ© et Ă  son organisation concrète et quotidienne de rendre possible le principe d’« accès de tous Ă  tout Â» en supprimant les barrières et les empĂŞchements.
Il en dĂ©coule une exigence d’accessibilitĂ© de la sociĂ©tĂ© et de son fonctionnement pour les personnes handicapĂ©es, accessibilitĂ© qui profite, de surcroĂ®t, Ă  des publics plus Ă©tendus. Cette accessibilitĂ© est Ă  comprendre dans un sens beaucoup plus large que la seule accessibilitĂ© physique des bâtiments et espaces mais comprenant aussi l’accessibilitĂ© intellectuelle, sensorielle, communicationnelle, culturelle, etc. Il en dĂ©coule Ă©galement que la politique publique rĂ©cente tend Ă  favoriser pour les personnes handicapĂ©es l’accès au droit commun par des dispositions facilitatrices, que l’on peut qualifier d’actions positives (1), au lieu de crĂ©er ou de renforcer des droits spĂ©cifiques ouvrant la porte Ă  une vie certes protĂ©gĂ©e mais potentiellement sĂ©parĂ©e. En ce sens, la politique publique particulière Ă  l’adresse des personnes handicapĂ©es rejoint la politique plus large de lutte contre les exclusions.
Ce principe d’accessibilité est une des voies pour garantir la nondiscrimination, concept plus large qui interdit de traiter différemment une personne au motif qu’elle serait porteuse d’un handicap.
La mise en Ĺ“uvre des seuls principes d’accessibilitĂ© et de non-discrimination ne suffit pas pour que la personne handicapĂ©e bĂ©nĂ©ficie totalement de l’égalitĂ© des droits et des chances D’oĂą le recours Ă©galement au concept de compensation, c’est-Ă -dire d’un droit personnalisĂ© de bĂ©nĂ©ficier d’aides humaines et techniques « sur mesure Â» permettant d’acquĂ©rir ou de maintenir une autonomie entravĂ©e ou impossible sans cela. L’approche compensatrice ne fait pas disparaĂ®tre, certes, la difficultĂ© initiale mais attĂ©nue, dans toute la mesure du possible, les consĂ©quences du handicap.
Cette nouvelle approche en termes d’accès effectif au « droit commun Â» et de « compensation individualisĂ©e Â» pour les personnes handicapĂ©es, ne peut qu’être positivement saluĂ©e, le handicap, comme tel, n’étant plus posĂ© a priori comme un stigmate/souffrance ou comme un statut social(2).
Ces évolutions sont confortées, à l’échelon international, par l’apport de la Classification internationale de l’OMS du fonctionnement, du handicap et de la santé (CIF). Dans la CIF et ses transpositions réglementaires françaises, on raisonne en termes d’interactivité entre la personne handicapée et son environnement, ce dernier prenant alors une importance non négligeable dans la détermination de ce que la personne handicapée peut ou ne peut pas faire concrètement. L’environnement particulier et général de la personne et les ressources de cet environnement deviennent ainsi des facteurs facilitateurs ou au contraire limitant de ce que la personne handicapée est en capacité effective de faire(3).
Autre innovation de la loi du 11 fĂ©vrier 2005, l’affirmation de la primautĂ© du projet de vie de la personne handicapĂ©e, notamment dans les choix majeurs de ses orientations de vie, comme par exemple le fait de vivre Ă  domicile ou dans un espace collectif en Ă©tablissement. Ce n’est plus la logique de « l’offre Â» qui dĂ©termine les choix mais l’aspiration profonde de la personne elle-mĂŞme. Il en dĂ©coule pour l’action publique et ses acteurs, notamment les associations gestionnaires d’équipements mĂ©dico-sociaux, la nĂ©cessitĂ© de raisonner en termes d’offre de service souple et modulable dans le temps et l’espace, pouvant rĂ©pondre aux aspirations et Ă  la situation de chaque personne.
La convergence de la politique publique Ă  l’adresse des personnes âgĂ©es et handicapĂ©es, Ă  travers les concepts « d’autonomie-dĂ©pendance compensation Â» et la fin des « barrières d’âge Â» devait trouver sa consĂ©cration dans une loi Ă  venir crĂ©ant la couverture sociale d’un « cinquième risque Â» d’altĂ©ration de l’autonomie. Force est de constater que l’autoritĂ© publique, du moins celle en poste en 2011, a renoncĂ©, pour des raisons Ă©conomiques, Ă  abolir les barrières administratives d’âge entre personnes âgĂ©es et handicapĂ©es, confortant ainsi l’hĂ©tĂ©rogĂ©neitĂ© des approches et des niveaux de solidaritĂ© les concernant respectivement(4).
Ce report sine die d’une des dispositions « phare Â» de la loi du 11/02/05 ne doit pas pour autant occulter les risques qui en auraient potentiellement dĂ©coulĂ© pour nombre de personnes handicapĂ©es, notamment le risque d’un alignement « par le bas Â» de certaines prestations, car les dispositions rĂ©glementaires actuellement en place sont, de façon gĂ©nĂ©rale, financièrement moins favorables pour les personnes âgĂ©es que pour les personnes handicapĂ©es. Le risque aurait Ă©tĂ© qu’une approche unifiĂ©e de la dĂ©pendance conduise alors Ă  recentrer le pĂ©rimètre de la compensation sur les gestes essentiels de la vie quotidienne (se lever, se nourrir, se laver, se dĂ©placer, se soigner, etc.), comme cela est aujourd’hui le cas pour les personnes âgĂ©es. La consĂ©quence aurait Ă©tĂ© que soit nĂ©gligĂ© ou insuffisamment pris en compte, ce qui se mesure beaucoup plus difficilement comme le besoin d’éducation, de relation, de lien social, le renforcement de l’estime de soi, la qualitĂ© des interactions avec l’entourage familial et social, etc.
En effet, il convient absolument d’éviter que la politique publique en cours de construction, pour des raisons de financement mais aussi de « modèle thĂ©orique Â», ramène l’ensemble des besoins de la personne handicapĂ©e, outre la question de l’emploi, Ă  une simple trilogie « hĂ©bergement/ dĂ©pendance/soins Â». On risquerait alors de ne plus avoir une vision globale de la problĂ©matique des besoins de la personne handicapĂ©e et de se limiter Ă  des interventions segmentĂ©es et instrumentales juxtaposant des interventions techniques et des gestes quotidiens de compensation. LĂ©gitimitĂ© par le recours Ă  un fort opportun principe de dĂ©sinstitutionnalisation, on pourrait alors arriver Ă  ce paradoxe, pour certaines personnes handicapĂ©es adultes par exemple, d’un isolement social renforcĂ© par une vie exclusivement Ă  domicile, certes sĂ©curisĂ©e, mais sans vie sociale ni ouverture vers l’extĂ©rieur quand l’établissement mĂ©dico-social peut ĂŞtre un support majeur pour cette vie sociale(5).
La rĂ©cente recommandation du conseil de l’Europe (ComitĂ© des ministres) du 4 fĂ©vrier 2010 pour la dĂ©sinstitutionalisation des enfants handicapĂ©s et leur vie au sein de la collectivitĂ©(6) illustre la question. Cette recommandation incite Ă  ne plus placer les enfants handicapĂ©s en institution en privilĂ©giant la vie au sein de la communautĂ©. Cette approche se justifie totalement dès lors que la compensation individualisĂ©e apportĂ©e Ă  l’enfant permet effectivement d’abolir les entraves Ă  une vie totalement et effectivement incluse. Mais les enfants le plus lourdement handicapĂ©s, par exemple les enfants polyhandicapĂ©s, auraient tout Ă  perdre Ă  n’être renvoyĂ©s qu’au seul droit commun inclusif. En effet l’accompagnement et le soin des enfants polyhandicapĂ©s, ou alors autistes, nĂ©cessitent absolument le service d’un plateau technique renforcĂ©, humain et matĂ©riel, spĂ©cialisĂ© et consĂ©quent. En revanche, cette recommandation prendra tout son sens, en France, si elle est comprise comme le libre choix par les familles entre plusieurs modalitĂ©s d’intervention institutionnelles pouvant se conjuguer Ă  domicile, en accueil de jour, avec ou sans hĂ©bergement et associant Ă©troitement l’Éducation nationale et les Ă©tablissements et services mĂ©dico-sociaux.
Pour les professionnels et les institutions médico-sociales, comment dépasser pragmatiquement ces contradictions ? Trois pistes au moins paraissent devoir être développées.
Il faut défendre fermement que la problématique de la personne handicapée ne peut en aucun cas être confondue avec celle d’une personne âgée dépendante, ne serait-ce qu’au regard du temps et du rapport avec les autres. Il en va tant de l’histoire de la personne, du regard et de l’investissement de la société vis-à-vis d’elle que du mode et du niveau de solvabilisation par la collectivité de l’accompagnement de ces personnes.
Lorsque les altĂ©rations fonctionnelles d’une personne handicapĂ©e sont majeures, notamment cognitives et mentales, l’établissement et le service mĂ©dico-social doivent rester le pivot d’un accompagnement au long cours. Mais cette action ne peut se faire qu’à la double condition :

  • de favoriser les temps d’accueil sĂ©quentiels et/ou temporaires permettant d’alterner par exemple un accueil institutionnel en journĂ©e, un hĂ©bergement en Ă©tablissement et un accompagnement Ă  domicile, ceci dès que souhaitĂ© par la personne Ă  travers son projet de vie,
  • de concevoir l’action de l’établissement mĂ©dico-social d’abord comme celle d’un dispositif d’intervention souple et modulable, sur un territoire, au sein mĂŞme de l’environnement social de droit commun plutĂ´t que comme un lieu « total(7) Â»mais isolĂ©, fusse-t-il protecteur(8).

Enfin, il convient de développer un travail effectif en réseau s’appuyant sur les logiques et les compétences multiples tant des professionnels et de leurs institutions d’appartenance que de la personne handicapée et de son entourage familial, permettant ainsi qu’autour de la situation d’un enfant ou d’un adulte handicapé s’élaborent, au cas par cas, un projet et des modalités d’actions adaptées à chaque cas singulier.
Pour conclure enfin, si le principe d’inclusion doit être fermement défendu pour toutes les personnes handicapées, quel que soit le niveau de leurs altérations fonctionnelles, il convient également de ne pas occulter, en tout cas de ne pas trop banaliser, que la situation de handicap est et reste bien souvent une fracture dans la dynamique personnelle et familiale.

Thèmes abordés

Notes

Note 01 Le terme d’« action positive Â» sera prĂ©fĂ©rĂ© Ă  celui de « discrimination positive Â», terme ambigu et trop connotĂ©. Retour au texte

Note 02 Les inflexions volontaristes de la loi dans ce sens ne suppriment pas pour autant la nécessité de continuer à avoir une lecture critique de la manière dont les représentations sociales du handicap fonctionnent. Pour cela on pourra se tourner aussi bien vers des auteurs comme E. Goffman, Stigmates, Paris, Éd. de Minuit, 1975 ou H.-J. Sticker, Corps infirmes et sociétés, essai d’anthropologie historique, Paris, Dunod, 2005 (3e éd.). Retour au texte

Note 03 Cette approche conduit de nombreuses organisations ou institutions, selon un vocabulaire « politiquement correct Â», Ă  ne plus parler de personnes handicapĂ©es mais de personnes en situation de handicap afin de souligner la part environnementale, incontestable, existant dans le concept de handicap. Il n’en demeure pas moins que le handicap n’est jamais purement environnemental et qu’à ce titre il en va aussi de la reconnaissance des personnes que de les nommer personne handicapĂ©e ou personne porteuse de handicap. Ă€ ce sujet, on mesurera les Ă©carts de reprĂ©sentation sociale constatĂ©s aujourd’hui Ă  travers le vocabulaire, quand on s’aperçoit que de nombreux journaux continuent, dans leurs titres, Ă  parler des « handicapĂ©s Â» sans mĂŞme le recours Ă  la qualification de personne, comme si le handicap dĂ©finissait la totalitĂ© de la personne. Retour au texte

Note 04 La loi qui sera adoptĂ©e d’ici la fin de l’annĂ©e 2011 ne concernera que les personnes âgĂ©es et visera principalement Ă  Ă©largir le financement de leur perte d’autonomie Ă  travers des mĂ©canismes comme le recours Ă  une assurance personnelle obligatoire et le rĂ©tablissement d’un principe de « rĂ©cupĂ©ration Â», au titre de l’aide sociale, pour les bĂ©nĂ©ficiaires de l’APA. Retour au texte

Note 05 Pour une approche de l’accompagnement des personnes dites « lourdement handicapĂ©es Â», le lecteur pourra se reporter Ă  l’ouvrage sous la direction de Carole Amistani et Jean-Jacques Schaller, Accompagner la personne gravement handicapĂ©e, Érès, 2008. Retour au texte

Note 06 Le document est consultable sur http://www.coe.int/ Retour au texte

Note 07 Le concept d’institution « totale Â» est Ă  comprendre au sens que le sociologue Irving Goffman lui donne : un lieu de rĂ©sidence et de travail oĂą un grand nombre d’individus, placĂ©s dans la mĂŞme situation, coupĂ©s du monde extĂ©rieur pour une pĂ©riode relativement longue, mènent ensemble une vie recluse dont les modalitĂ©s sont explicitement et minutieusement rĂ©glĂ©es. Retour au texte

Note 08 Or constat est fait qu’aujourd’hui le régime règlementaire des autorisations et des modes de financements des établissements et services médico-sociaux amène immanquablement une segmentation entre les différents types d’intervention. Retour au texte

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