Professeur de sciences sociales, directeur de l’unité de recherches « sport et sciences sociales » à l’université de Strasbourg, Gilles Vieille Marchiset analyse avec scepticisme l’appel au mouvement lancé dans le cadre de la Grande Cause nationale 2024. Pour rappel, à l’occasion des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, celle-ci porte sur la promotion de l’activité physique et sportive, autour d’un mot d’ordre en forme de slogan : « Bouge 30 minutes chaque jour ! »
Pour ce sociologue, dont l’essentiel des recherches porte sur les activités physiques et le sport dans les classes populaires, la campagne manquerait, en quelque sorte, sa cible. Elle serait ainsi trop « généraliste », « trop éloignée des préoccupations quotidiennes des populations socialement défavorisées » et, en conséquence, « improductive », comme il le décrit également dans l’ouvrage « La Conversion des corps » (éd. L’Harmattan, 2019).
En France, selon les dernières données de l’Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire (Injep), 60 % des 15 ans ou plus ont pratiqué une activité sportive de façon régulière (au moins une fois par semaine), en 2022. Soit une hausse de 6 points par rapport à ...
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