Les pouvoirs publics ont accompagné la montée en puissance de l’épargne solidaire (amendement Finansol, lois Fabius puis Fillon sur l’épargne salariale solidaire, loi Hamon sur l’ESS). Il est donc étonnant que le PLF 2018 ait rayé d’un trait de plume les avantages ISF-PME et placé à 25 % la déduction fiscale de l’IR-PME, privant par là les financeurs solidaires d’un certain nombre de ressources.
Pour ceux qui veulent donner du sens à leur argent
Finansol espère désormais que cette mesure valable pour 2018 pourra être remise en cause en 2019. « Car depuis l’origine, la finance solidaire s’est positionnée comme une alternative pour tous ceux qui veulent donner du sens à leur argent. Au début, c’était pour trouver de nouveaux canaux de financements pour les entreprises de l’ESS. Aujourd’hui, on voit que le soutien de la finance solidaire peut contrebalancer la baisse des dons. Demain, la finance solidaire participera au développement de la transition écologique et solidaire, notamment via le livret de développement durable et solidaire, sur lequel nous fondons beaucoup d’espoirs. », a souligné Frédéric Tiberghien, président de Finansol.
10 milliards d’euros, au travers de 150 produits labellisés
La finance solidaire représente en effet aujourd’hui une collecte de 10 milliards d’euros, au travers de 150 produits labellisés, que ce soit des produits bancaires, des parts sociales d’investisseurs solidaires ou des fonds d’épargne salariale solidaire. « Pour labelliser, nous mettons l’accent sur la solidarité des destinataires finaux, sur la transparence et la traçabilité des fonds et sur la commercialisation réelle des produits pour le grand public », explique Guy Courtois, ancien président du comité du label Finansol.
Un rôle dans la cohésion sociale
Car la finance solidaire répond parfaitement aux enjeux sociaux et environnementaux de demain. À ce titre, elle bénéficie de soutiens inattendus. François Villeroy de Galhau, gouverneur général de la Banque de France, a insisté sur le rôle du secteur dans la cohésion sociale : « la finance solidaire rejoint les missions qui sont les nôtres, dans le service à l’économie. Au travers de l’Observatoire de l’inclusion bancaire, nous favorisons le développement du microcrédit. Nous souhaitons aussi faire basculer nos placements patrimoniaux dans l’investissement socialement responsable. Et depuis l’an dernier, à l’issue du plan national de lutte contre la pauvreté, nous avons un rôle d’opérateur national de l’éducation économique et financière, qui nous amène à travailler par exemple avec les travailleurs sociaux ». De même, la Caisse des dépôts a décidé d’encourager, au travers de son fonds Novess, du Hub CDC et d’un fonds d’ingénierie le développement des projets solidaires. L’apport du label Finansol aide les uns et les autres, à soutenir les projets porteurs d’avenir et de sens.
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