Les élections municipales de mars 2014 viennent d’entraîner une réplique à l’Union nationale des centres communaux d’action sociale (Unccas) : la présidence de l’Union est désormais assumée par Joëlle Martinaux, médecin urgentiste et adjointe au maire (UMP) de Nice, Christian Estrosi. Elle succède au socialiste Patrick Kanner, qui avait choisi d’abandonner cette fonction qu’il occupait depuis 1996, avant même d’être désigné ministre de la Ville, de la jeunesse et des sports, le 26 août.
Déléguée à la solidarité, aux affaires sociales et aux handicaps, et vice-présidente du CCAS, Joëlle Martinaux est aussi déléguée régionale du Mouvement pour la France (MPF). Pour autant, la nouvelle présidente se place dans les pas de Patrick Kanner, qui « avait su rassembler l’ensemble des élus de tous les territoires et de toutes les sensibilités politiques pour faire de l’Unccas une force de proposition », a-t-elle déclaré à la presse, dès le lendemain de son élection.
Candidature de « rassemblement »
Elle précise d’ailleurs que c’est Patrick Kanner lui-même qui lui a proposé de lui succéder : après que les nouveaux CCAS issus des élections municipales ont désigné un « comité de grands électeurs », désormais majoritairement de droite, il l’a « invitée à conduire une liste de rassemblement », composée, au prorata, de 32 candidats de droite et 22 de gauche. Joëlle Martinaux a ainsi été élue à l’unanimité, puisque la candidature de Valérie Debord (UMP), vice-présidente du CCAS de Nancy, a finalement été retirée.
Arrêté anti-mendicité
Bien sûr, la présidente le reconnaît : en matière d’action sociale, les élus de droite peuvent avoir des méthodes différentes, par exemple en misant « peut-être moins sur l’assistanat et plus sur le travail ». Mais qu’on ne l’interpelle pas sur l’arrêté anti-mendicité signé par Christian Estrosi : « A Nice, nous menons l’accompagnement le plus poussé possible avec les sans-abri ! », affirme-t-elle. Elle invite à le constater les 15 et 16 octobre, puisque c’est justement dans sa ville qu’est organisé le prochain congrès de l’Unccas.
« Nous continuerons l’ère kannerienne », promet Joëlle Martinaux, qui entend « permettre à chacun d’exprimer son positionnement ». Sous sa présidence, l’Unccas continuera de venir en aide à ses quelque 4 000 centres adhérents et à leurs 115 000 agents. Il s‘agira notamment d’aider les petits CCAS aux moyens limités, d’étendre les formations proposées ou encore de trouver de nouveaux financements auprès de l’Union européenne ou de partenaires privés.
Le défi de la réforme territoriale
Sous sa présidence, l’Unccas devrait également remplir sa fonction de porte-voix, face à l‘aggravation de la précarité ou dans le débat sur la dépendance. Avec, à chaque fois, « le handicap en fond d’écran ». Elle compte aussi se faire entendre face à la prochaine réforme territoriale, qui pourrait organiser un transfert des compétences sociales des conseils généraux aux intercommunalités.
« S’ils devaient disparaître, à nous de nous tenir prêts à reprendre certaines de leurs actions, avec les moyens correspondants », anticipe la présidente. Mais il est vrai que cette réforme territoriale dépend encore de son examen par le Sénat élu ce 28 septembre 2014. Une autre réplique des élections municipales de mars…
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