Le syndicat des cliniques privées réclame un système « transparent et équitable », rappelant que « l’hôpital public accumule chaque année 750 millions d’euros de dettes. Nous devons tous faire des économies, nous en faisons, mais pas l’hôpital public », regrette Lamine Gharbi, son président.
La FHP ne remet donc pas en cause le plan d’économies du gouvernement sur la santé de 10 milliards d’euros sur 3 ans. Elle propose même d’aller plus loin, en avançant 10 pistes de réforme permettant de dégager 14 milliards d’euros d’économies sur 5 ans. L’essentiel de ces propositions vise à rétablir une équité de financement entre les secteurs public et privé : alignement des tarifs hospitaliers du public sur le privé (11,7 milliards d’euros d’économies, selon la FHP), suppression du tarif journalier de prestation (1 milliard d’euros), arrêt du financement des déficits de l’hôpital public (750 millions d’euros), etc.
A rebours de ces propositions, la future loi de santé « renforce la mainmise de l’État sur le secteur de la santé en laissant au privé une place de ‘laissé pour compte’ », regrette Lamine Gharbi. La première cause de mécontentement du syndicat est la redéfinition, dans le projet de loi, des missions de service public comme un « seul bloc d’obligations », dont une prise en charge sans dépassements d’honoraires, largement pratiqués dans le privé. Lamine Gharbi s’interroge : « Va-t-on vers deux échelles tarifaires ? Les IRM ou les scanners seront-ils prioritairement affectés à l’hôpital public ? ». Et il prévient : « sans nous, l’assurance maladie va continuer à creuser ses déficits ». Il n’exclut pas non plus « un mouvement social au printemps. Les médecins libéraux sont très remontés ».
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