Complexité des démarches d’ouverture de droits, refus de prise en charge… les exemples d’obstacles à l’accès aux soins sont nombreux pour les personnes en situation de grande précarité. Pourtant, « loin de réduire, les inégalités de santé ne cessent de s’accroitre », s’indigne le Samusocial de Paris. Et de craindre une amplification du phénomène au fil des prochaines réformes.
Convaincu que des mesures inclusives innovantes en faveur des populations précaires relèvent essentiellement de la volonté politique, le groupement d’intérêt public a fait parvenir neuf propositions au ministère de la Santé.
Face à la complexité des démarches, la Samusocial déplore, à l’instar de l’Unccas, une nette tendance au renoncement aux droits. Pour le Samusocial de Paris, la généralistation de permanences dédiée à la simplification des procédures au sein des structures d’accueil faciliterait « l’entrée des personnes dans une démarche de soins ». Par ailleurs, et comme de nombreuses associations, le Samusocial de Paris souhaite voir disparaître l’AME, « perçue comme l’assurance maladie des sans-papier, au profit d’un accès généralisé à la CMU et CMU-C ».
Coordonner les acteurs
Sur le volet de l’intégration, le Samusocial de Paris souhaite prévenir le retour à la rue des SDF après une hospitalisation en installant un suivi du patient. C’est ici qu’interviennent les Lits halte soins santé (LHSS), pérennisés dans la loi de financement de la sécurité sociale de 2005, et les lits d’accueil médicalisés (LAM). Ces dispositifs médico-sociaux souffrent d’un maillage imparfait avec les hôpitaux selon le Samusocial qui met en garde contre la tentation de s’en servir comme « palliatifs à une prise en charge écourtée ».
« En l’absence de travail sur les parcours post hôpital, les soins prodigués ne peuvent qu’être en permanence remis en question par les retours à la rue, entraînant des va-et-vient coûteux tant humainement que financièrement », prévient le Samusocial.
Enfin, se pose la question de la formation des équipes soignantes. « Nombreuses sont les personnes accueillies en CHU ou LHSS à rapporter une mauvaise qualité de prise en charge hospitalière », regrette le Samusocial. Pourtant, « inclure dans le cursus de formation des équipes soignantes une sensibilisation à la prise en charge des personnes en situation de grande exclusion permettrait de changer le regard vis-à-vis des publics, d’améliorer la compréhension et de sensibiliser à la spécificité de leurs besoins ».
Références