« Lorsqu’on observe la répartition des dépenses de santé en France, on ne peut pas contester que la part allouée à la prévention reste faible au regard de ce qui est consommé par l’hôpital ou la médecine de ville.
De plus, la tension forte qui s’exerce sur les dépenses publiques a contraint l’Etat, ces dernières années, à réduire ces dépenses.
Pour autant, il y a des raisons d’espérer, et pas nécessairement de contradiction entre ce constat et les ambitions affichées dans le projet de Stratégie nationale de santé, faisant de la prévention un des trois axes prioritaires.
D’abord, parce que la marge d’autonomie dont disposent aujourd’hui les ARS, avec les Fonds d’inventions régionaux, permet à celles-ci d’agir en faveur de la prévention. Ainsi en Rhône-Alpes, les fonds alloués aux associations de prévention ont été stabilisés entre 2010 et 2013, malgré la baisse constatée sur les crédits d’Etat.
Grâce à la mobilisation du Fonds d’intervention régional, ces crédits seront en augmentation dans les trois prochaines années et dès 2014.
Ainsi, c’est un véritable effort financier que l’ARS Rhône-Alpes va faire pour soutenir le développement des actions de prévention et d’éducation thérapeutique des patients.
Ensuite, et surtout, parce que le véritable essor de la prévention dépend plus de la capacité des acteurs de ville et hospitaliers à modifier leurs pratiques pour y inscrire des objectifs de prévention, que du montant des crédits alloués aux structures spécialisées.
Des leviers ont été mis en place depuis quelques années pour faire évoluer ces pratiques, tant auprès des médecins de ville (contractualisation sur des objectifs de prévention avec l’assurance maladie, nouveaux modes de rémunération, développement des structures collectives de type « maisons de santé pluriprofessionnelles ») que des hôpitaux (actions spécifiques prévues dans les contrats pluriannuels d’objectifs et de moyens, développement de l’éducation thérapeutique).
La future loi de santé publique de 2014 permettra sans doute de développer encore plus ces leviers, et d’inscrire désormais la prévention dans la pratique courante de tous les professionnels de santé, dans une logique de parcours de santé plus que de production d’actes. »
Thèmes abordés