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Santé publique et environnements de vie, transport, mobilité, déplacements, aménagement de l’espace

Publié le 23/08/2013 • Par GazetteSanteSocial • dans : Actu Santé Social

Par Catherine Cecchi, vice-présidente de la Société française de Santé publique, présidente de la Société régionale de Santé publique du Languedoc-Roussillon.

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Nouveaux rythmes de vie, nouvelles façons de se déplacer, nouvelles organisations de travail, nouvelles gestions du temps nécessitent de repenser les transports, de mettre en place de nouvelles façons individuelles et collectives de se déplacer, de réaménager l’espace, de réorganiser les environnements de vie, bref de reconsidérer avec tous les acteurs, les politiques publiques en les mettant au service de l’ « humain  ».

Cette approche est celle qu’en son temps le Baron Haussmann, a réalisée. Il n’a pas que révolutionné l’urbanisme en introduisant un « urbanisme d’assainissement ….pour aérer et ventiler Paris, supprimer les sources des miasmes morbides… » (1). Il a aussi inventé la traversée de Paris avec les bus pour un prix modique. Il a mis au centre des aménagements de la ville, les déplacements pour relier anciens et nouveaux quartiers en mixant les habitats, en donnant aux parisiens un parc ou un square à moins de 10 minutes de marche de leur domicile, il a impulsé la « marchabilité  » dans le milieu urbain. Il a modifié les comportements de ses concitoyens par les grands travaux qu’il a conduits au milieu du XIXe siècle dans Paris.

La réorganisation, le réaménagement des espaces qu’il a su imposer, a dévoilé le visionnaire qu’il était sur les nouveaux besoins de l’« homme  » dans ses environnements de vie. Il a développé une véritable stratégie de santé publique.

Depuis cette époque, tant à l’échelle mondiale que locale, les besoins en termes de mobilité, de déplacements, de transports ne cessent d’augmenter et impactent directement ou indirectement sur l’« homme  », sa santé et ses environnements de vie. Pour trouver des solutions adaptées à ces besoins croissants, il est nécessaire de reconsidérer l’« humain  » dans sa globalité. En effet, l’« homme  » est toujours plusieurs personnes à la fois. S’il est citoyen, utilisateur, usager, professionnel, consommateur de services…, il peut être aussi personnes à mobilité réduite, âgées, handicapées…, mais aussi enfants, parents, patients, malades, soignants… Chacun ayant en termes de mobilité, de transports et de déplacements des besoins différents, fonction pour grande part, des environnements de vie dans lesquels il évolue.

Une double exigence se fait jour, tout d’abord porter un autre regard sur la santé en plaçant l’ « homme  » ou plutôt l’« humain  » au cœur de ses environnements de vie, ensuite positionner la santé au cœur des politiques publiques sur les transports, les mobilités, les déplacements, mais aussi au cœur de la réflexion pour aménager espaces et territoires.

Porter un autre regard sur la santé en plaçant l’ « humain  » au cœur de ses environnements de vie

La santé, alors que le langage courant l’entend dans le sens de non maladie, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) la définit comme un « état complet de bien-être, sur le plan physique, psychique et social  ». Pour les professionnels de santé, le concept de santé englobe la notion de soins et celle de prévention, elle-même décomposée en :

  • Prévention primaire ou agir avant la maladie et éviter son apparition. C’est le sens dans lequel le langage courant entend la prévention.
  • Prévention secondaire ou agir au début de la maladie et en éviter le développement.
  • Prévention tertiaire ou agir tout au long de la maladie chronique et en éviter les complications et récidives.

La prévention peut aussi être entendue sous forme de prévention passive et prévention active. La première agit sur des comportements immédiats. C’est par exemple le dépistage « obligatoire  » du passé, ce peut être aussi l’aménagement d’un carrefour par un rond-point routier qui oblige à réduire la vitesse et permet de diminuer le nombre d’accidents. Ce type de prévention a prévalu en France jusqu’à nos jours. La prévention active quant à elle, fait appel à une participation volontaire de la personne. Elle incite tout un chacun à devenir acteur de sa santé.

A l’heure actuelle, le concept de santé ne se limite pas qu’aux soins et à la prévention, il évolue vers un concept plus global qui inclut selon le Pr Marie-Lou Bruchon-Schweitzer, « qualité de vie, bonheur, bien-être, satisfaction de la vie  » (2). La santé est donc de plus en plus considérée comme ne dépendant pas que des facteurs soins et des professionnels de santé.

Dans une large mesure, elle est déterminée par d’autres facteurs que Myriam De Spiegelare (3) classe en facteurs d’agression, de protection, de production de santé et de réparation.

  • Les facteurs d’agression qui peuvent être par exemple, le stress, les pollutions visuelles, sonores, olfactives, la mauvaise qualité de l’air, les accidents, les émissions de gaz à effet de serre (GES) liés aux transports…, ont un impact sur les milieux de vie. S’ils représentent surtout des enjeux environnementaux, ils sont aussi des enjeux de santé.
  • Les facteurs de protection parmi lesquels : bien-être, alimentation équilibrée, logement adapté, aménagement du territoire sécurisant, réglementation sur les produits chimiques bien appliquée, code de la route respecté … représentent des enjeux de qualité de vie.
  • Les facteurs de production de santé sont nombreux  : l’exercice physique, les relations humaines de qualité, le contact avec la nature, l’aménagement convivial de l’espace public…Ils contribuent pleinement à répondre à des enjeux de bien-être et de satisfaction de la vie.
  • Les facteurs de réparation ou besoins en soins qu’ils soient curatifs et/ou préventifs et dans lesquels rentre par exemple l’accidentologie, représentent des enjeux financiers et économiques importants.

L’état de santé d’une population est fortement impacté par les trois premiers facteurs qui ne sont pas des facteurs soins, les environnements de vie y jouent un rôle important. Celui-ci a d’ailleurs été reconnu lors de la Conférence ministérielle « santé et environnement  » organisée par l’OMS, à Londres en juin 1999, en soulignant que « l’environnement est la clé d’une meilleure santé. » Un an après, en 2010, lors de la Déclaration d’Adélaïde, l’OMS a complété ce concept par celui de mettre « la santé dans toutes les politiques  » ou « Health In All Politics  » (HiAP) .

Positionner la « santé  » au cœur des politiques publiques

En son temps, le Baron Haussmann en développant les réseaux routiers et d’assainissements, en rendant accessible les lieux de vie, en créant par les transports en commun, les liens indispensables pour organiser la vie sociale, professionnelle, familiale… des parisiens, a su limiter les facteurs d’agression, développer les facteurs de protection et de production de santé et créer des environnements de vie propices à la santé. En libérant les flux de l’air, de l’eau mais aussi des personnes et des transports, il a impulsé l’adoption de comportements favorables à la santé.

Comme Monsieur Jourdain faisait de la prose sans le savoir, le Baron Haussmann a fait de la santé publique sans le savoir. Il a appliqué le concept « Health In All Politics  » avant la date.

Il ne faut pas hésiter à le plagier en mettant la santé au cœur des réflexions des politiques publiques en particulier dans le champ des mobilités. Comment ? En une question, l’architecte Albert Lévy pose le problème en s’interrogeant sur « Comment…. soigner une population en transformant son espace de vie ?  » (4). Les solutions passent entre autre, par des actions d’urbanisme où l‘aménagement de l’espace devient par exemple, créateur de facteurs de production de santé en  :

  • éradiquant les pollutions visuelles, sonores, chimiques, olfactives…
  • facilitant l’accessibilité des lieux publics, des lieux de vie, des lieux administratifs, des établissements de soins, de santé, de prévention…
  • développant des espaces verts prenant en compte la biodiversité,…, des espaces édifiés pour tous les publics petits et grands, des espaces de loisirs et d’activités physiques, bref des espaces de rencontres intergénérationnelles…mais pas que

Mettre « la santé dans toutes les politiques  » pose aussi la question en particulier pour les collectivités locales ou territoriales, du « Comment améliorer l’état de santé de tous en agissant sur les comportements individuels et collectifs pour qu’ils deviennent producteurs de santé ?  ».

Dans le domaine des mobilités, des évolutions sont en marche, des usages nouveaux en matière de transport imposent de nouvelles pratiques. Les motifs pour se déplacer sont nombreux et ce pour des besoins différents  : professionnels, familiaux… mais aussi sanitaires. Que ce soit en milieu rural, périurbain ou urbain, les facilités d’accès aux centres d’intérêts, de travail, de loisirs, de santé ou de soins contribuent fortement à la qualité de vie, partie prenante importante dans la conception de la santé aujourd’hui.

Celle-ci ne dépend pas que du système de soins, les recherches scientifiques réalisées dans ce domaine démontrent que si le système de soins contribue à environ et seulement 15 % à l’état de santé des habitants, 85 % des facteurs contribuant à la santé ne dépendent pas des progrès thérapeutiques mais d’autres facteurs. Par exemple, dans le cadre des déplacements qu’ils soient liés aux activités professionnelles, économiques, de loisirs, de soins, familiales, amicales… les moyens et les réseaux de transports en commun ou individuels sont nombreux  : à pied, en vélo, en bus, en « auto-mobile  », en avion, en bateaux, en bateaux-bus, en tramway, en métro…. S’ils sont sécurisés, fiables, rapides et facilement connectés entre eux, ils peuvent alors devenir producteurs de santé en diminuant les stress de l’utilisateur. S’ils représentent un enjeu environnemental certain au niveau des pollutions, ils représentent aussi un enjeu majeur individuel et collectif de santé publique dans l’aménagement de l’espace mais aussi un enjeu fort en termes de santé pour les usagers. Pour les collectivités, positionner la réflexion santé-prévention dans les politiques publiques et ce dès leur conceptualisation jusqu’à leur mise en place, est un enjeu central pour la qualité de vie des habitants.

Dans le champ des politiques publiques de transports, de mobilité, de déplacements et de l’aménagement de l’espace, la santé publique est un levier fort pour agir en ce sens. Elle permet en particulier des actions sur ce que l’on nomme classiquement, les déterminants de santé ou plutôt pour limiter les besoins en facteurs de réparation, diminuer les facteurs d’agression tout en développant les facteurs de protection et de production de santé. Les politiques publiques nécessitent d’être conceptualisées, portées et soutenues par les élus des collectivités, et ce en symbiose avec tous les acteurs professionnels mais aussi les acteurs que sont les citoyens-consommateurs-utilisateurs… Les solutions qu’il sera alors possible d’apporter par des politiques publiques dont la santé sera le fil rouge, seront non pas ponctuelles mais globales.

Cela exige de la part de tout un chacun comme des élus, davantage de prise de conscience et d’implication dans ces actions. Ce sera alors l’atout le plus fort pour une politique de santé publique où la prévention sera efficace pour tous.

En conclusion

Si au XIXème siècle le Baron Haussmann a pu décider seul ou presque et imposer des transformations radicales pour l’« hygiène  » de tous dans Paris, ce fonctionnement personnel et individuel n’est plus possible dans le fonctionnement actuel des politiques publiques. Il est de nos jours, nécessaire et indispensable en santé publique de réfléchir ensemble, que l’on soit concepteurs, acteurs, développeurs, décideurs ou utilisateurs… pour mettre en pratique le concept « Health In All Politics  ».

L’implication des collectivités et le soutien des élus sont une clé essentielle et obligée pour mettre la santé comme fil conducteur dans les politiques publiques. Pour les élaborer et les mettre en place avec succès, le mode participatif doit s’entendre avec les habitants-citoyens-professionnels-usagers-parents-patients-familles-consommateurs… rôles multiples que nous tenons tous à un moment ou un autre dans notre vie.

Ce mode de fonctionnement oblige les décideurs quels qu’ils soient, à prendre en compte les besoins des habitants dans leurs environnements de vie et ce dans le cadre des politiques publiques des transports, des mobilités, des déplacements et de l’aménagement de l’espace. Il en va de même pour les besoins de santé publique d’une société qui évolue en permanence et où la qualité de vie est devenue un des paramètres indissociables d’une santé qui ne dépend pas que des soins et du système de soin.

Thèmes abordés

Notes

Note 01 Albert Lévy in « Ville, urbanisme et santé  », ouvrage collectif publié par la Mutualité Française et les éditions Pascal. Retour au texte

Note 02 Albert Lévy in « Ville, urbanisme et santé  », ouvrage collectif publié par la Mutualité Française et les éditions Pascal - 2013.  Retour au texte

Note 03 M. Bruchon-Schweitzer (2002). Manuel de psychologie de la santé. Dunod  : Paris. Retour au texte

Note 04 D'après Myriam De Spiegelare Ecole de santé publique - Campus Erasme - ULB CP594, route de Lennik 808, 1070 Bruxelles. Retour au texte

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