Repérer les victimes, les amener à s’exprimer, n’est-ce pas la principale difficulté ?
Ernestine Ronai : Aucune femme n’a la tête de l’emploi, cela ne se voit pas sur son visage. C’est pourquoi il faut questionner systématiquement les femmes rencontrées, que l’on soit médecin, sage-femme, travailleur social, psychologue, etc. : « Avez-vous vécu des violences ? à la maison ? au travail ? dans votre enfance ? » Le fait de savoir que les violences existent, d’être en capacité de l’entendre, cela ouvre la parole. Pas forcément tout de suite. Souvent, les femmes reviennent sur le sujet dix minutes après, ou bien plus tard. Comme c’est une question que je pose à tout le monde – ce que je leur précise –, je ne stigmatise personne. Quand j’étais psychologue scolaire, plus je posais ces questions ...
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