Face au malaise persistant dans la fonction publique hospitalière, face aux annonces de suppression de postes de fonctionnaires d’ici à la fin du quinquennat et en réaction au lancement le 13 février dernier de la Stratégie de transformation de l’offre de soins par le Premier ministre et la ministre de la Santé Agnès Buzyn, deux acteurs importants du secteur, la MNH et le SMPS, ont annoncé aujourd’hui la mise en place d’un groupe de réflexion multiprofessionnel « Construire un projet pour nos établissements et nos personnels ».
Le groupe de réflexion a vocation à répondre rapidement à deux questions
« C’est une démarche inédite par les hospitaliers et pour les hospitaliers. Tous les métiers de l’hôpital public sont rassemblés derrière les mêmes enjeux pour l’hôpital de demain, qui demeure au centre de toutes les réformes. Le groupe de réflexion a vocation à répondre rapidement à deux questions qui nous semblent essentielles : comment les nouvelles attentes des usagers impactent-elles l’organisation des hôpitaux dans les territoires ? Comment redonner du temps et du sens à l’activité des professionnels de santé ? », affirme Jérémie Sécher, président du Syndicat des managers publics de santé (SMPS).
La concertation de la stratégie de transformation de l’offre de soins devant durer jusqu’à fin mai, le groupe de réflexion s’est engagé à livrer ses préconisations aux pouvoirs publics début mai prochain.
Des bouleversements administratifs, technologiques et humains
Le groupe de réflexion qui a déjà démarré ses travaux est parti du constat de profonds bouleversements dans les hôpitaux publics, bouleversements administratifs, technologiques et humains. « L’hôpital change. Les professionnels changent. Les patients changent. L’impact du numérique n’a pas encore été complètement mesuré », a confirmé Philippe Denormandie, directeur relations santé de MNH Group (Mutuelle nationale hospitalière).
Si d’un côté, neuf Français sur dix se disent satisfaits de leur médecin, libéral ou hospitalier, de l’autre sept médecins sur dix se plaignent de ne pas avoir assez de temps pour bien faire leur métier (Baromètre Santé 360°, Odoxa-MNH, janvier 2018).
Se saisir pleinement du droit à l’expérimentation
Le groupe de réflexion entend aussi mettre en exergue les bonnes solutions qui existent déjà pour améliorer le fonctionnement de l’hôpital. « Nous accordons une place particulière à l’usager dans notre mode de fonctionnement (les patients sont associés à nos travaux) et dans nos intuitions d’amélioration. À la fois pour la coconstruction dans le soin du patient, mais aussi pour leur rôle dans la définition des politiques de l’hôpital », poursuit Jérémie Sécher.
Le groupe de réflexion entend ainsi se saisir pleinement de l’article 51 du dernier projet de loi de financement de la Sécurité sociale, qui encourage un droit à l’expérimentation. Lors de leurs premiers travaux, des bonnes pratiques d’établissements publics de santé ou des groupements hospitaliers de territoires ont déjà été repérées et pourraient être dupliquées.
Pour autant, le groupe de travail a décidé de ne pas s’attaquer à la question de la T2A (tarification à l’activité), pourtant elle aussi concernée par le droit à l’expérimentation. Après cette concertation dans la concertation publique, le Gouvernement doit lancer cet été sa feuille de route sur la transformation de l’offre de soins.
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