Par Dominique Thierry, président d’honneur de France Bénévolat
France Bénévolat insiste pour que le bénévolat, et tout particulièrement le bénévolat associatif, soit développé au travers d’une triple finalité conjointe :
« Le bénévolat ressource », contributeur essentiel du développement associatif
C’est la dimension la plus évidente, celle sur laquelle France Bénévolat est sollicitée en permanence au quotidien, puisque, malgré la progression quantitative du bénévolat, 50 % des responsables associatifs disent ne pas avoir assez de bénévoles. Nous avons comparé le monde associatif à un Moloch… insatiable.
Ce besoin croissant ne faiblira pas dans les années futures, à la fois en raison de « tensions » sur les budgets monétaires, de problèmes sociétaux à prendre en charge croissants… et de projets associatifs dynamiques où des responsables ont envie de faire plus.
Cette croissance des besoins quantitatifs se couple avec une augmentation des exigences qualitatives, ce qu’on a appelé « la professionnalisation du bénévolat », qu’on peut également appeler « l’introduction de la logique de compétences dans le bénévolat associatif ».
On peut dire que cette dimension du bénévolat est totalement acquise. Le grand risque serait d’en rester là et du coup d’introduire un premier niveau d’instrumentalisation du bénévolat par les pratiques associatives elles-mêmes.
Le « bénévolat contributeur du développement du lien social et du vivre ensemble »
Cette seconde dimension est assez évidente, mais elle peut être facilement oubliée. Elle peut être illustrée tant sur les registres individuel que collectif et rejoint bien sûr le besoin absolu du « vivre ensemble » dans une société éclatée :
- nécessité de sortir de l’isolement objectif ou du sentiment de solitude (dont les personnes très âgées, contrairement aux idées acquises, n’ont malheureusement pas le monopole !) ;
- nécessité de développer pour les seniors ce qu’on appelle désormais « la prévention sociale globale » ;
- nécessité de recréer des liens intergénérationnels, puisque la France, plus que tout autre pays, se caractérise par des coupures générationnelles fortes (sauf dans les réseaux familiaux).
C’est que France Bénévolat a appelé « le bénévolat par et le bénévolat pour », retrouvant d’ailleurs le concept du « don et du contre-don » de Marcel Mauss.
Mais du coup, comment éviter la contradiction possible entre « la professionnalisation du bénévolat » et « le droit au bénévolat pour tous » ? Le risque est évident : la montée de la logique de compétences dans le bénévolat – incontournable – peut entraîner des pratiques injustifiées de sélection des bénévoles… qui deviennent « des salariés pas payés ».
Le « bénévolat contributeur à l’éducation à la citoyenneté »
Cette troisième dimension était évidente dans l’histoire du Mouvement de l’éducation populaire. Il serait abusif, de notre point de vue, de dire qu’elle a été oubliée. Nous pensons que c’est davantage par « une retraduction », dans le contexte actuel (…nous ne sommes évidemment plus en 1950 !), de l’esprit de l’éducation populaire qu’il convient de travailler collectivement. Cette troisième dimension du bénévolat rejoint évidemment la seconde.
Le projet « Handi’CAP… engagement »® associe les Papillons blancs de Paris, l’APF, l’Unadev, le Réseau des Esat, la mutuelle Chorum, la Fondation SNCF, Harmonie Mutuelle et le Groupe Médéric Malakoff.
Thèmes abordés