Dans un contexte de restriction budgétaire, les acteurs associatifs représentent aujourd’hui, selon le Commissariat général à l’égalité des territoires (CGET, anciennement Acsé), « plus de 60 % des 12 000 opérateurs soutenus au titre des crédits spécifiques de la politique de la ville. Ils portent la majorité des quelque 25 000 actions mises en œuvre sur le territoire ».
7 500 associations de proximité
Ce sont donc 7 500 associations de proximité qui interviennent auprès des 5,5 millions d’habitants résidant dans les 1 500 quartiers de la politique de la ville.
Ces dernières bénéficient chaque année de 240 millions d’euros (hors adultes-relais) de subventions.
Une étude réalisée sur les associations financées par l’Acsé (Agence nationale pour la cohésion sociale et l’égalité des chances) au titre de la politique de la ville (1) a permis de rendre visible qu’en 2012, 13 314 actions portées par 6 383 associations différentes ont été financées pour un financement moyen cumulé par association de 13 947 euros (23 % ayant moins de 2 500 euros et 39 % plus de 8 500 euros).
La thématique « lien social, citoyenneté et participation à la vie publique » représente 37 % des actions et quasiment 28 % du montant des financements notifiés.
Associations de quartier
En 2001 Jean-Claude Sandrier (2) indiquait qu’« il est difficile de proposer une définition précise des associations œuvrant pour la politique de la ville ».
Les choses n’ont guère changé mais on peut essayer d’en faire un portrait-robot en observant celles qui bénéficient d’un soutien financier au titre du programme 147 (3) en 2012 :
- 88 % sont employeurs avec une médiane à neuf salariés par association ;
- 75 % ont été créées avant 2002 ;
- 71 % des projets associatifs sont axés, soit sur l’accès de tous à la culture, à l’éducation, aux sports et aux loisirs (39 %), soit sur l’aide aux personnes et aux groupes défavorisés (32 %) ;
- 70 % interviennent à l’échelle d’un seul quartier (14 %), de plusieurs quartiers d’une commune (27 %) ou d’une agglomération (26 %) ;
- 70 % des associations destinent leurs actions à la fois à leurs adhérents et aux non-adhérents appelés bénéficiaires (28 %), habitants (22 %) ou usagers (16 %) ;
- 61 % ont des ressources annuelles au moins égales à 100 000 euros et 26 % ont un budget inférieur à 50 000 euros.
Participation
Le pari de la période 2015-2020 est de donner aux associations une place effective à la table des négociations avec les différents partenaires signataires des contrats de ville.
Pour cela, la loi du 21 février 2014 prévoit que « les habitants ainsi que des représentants des associations et des acteurs économiques sont associés à la définition, à la mise en œuvre et à l’évaluation des projets de renouvellement urbain, selon les modalités prévues dans les contrats de ville ».
Mais si la loi légitime une nouvelle fois la participation, ce n’est pas suffisant et il faudra que les associations se mobilisent au travers notamment des conseils citoyens.
Les conseils citoyens, un enjeu pour les associations
« Un conseil citoyen est mis en place dans chaque quartier prioritaire de la politique de la ville, sur la base d’un diagnostic des pratiques et des initiatives participatives » (loi du 21 février 2014, art. 7).
Sur les 400 conseils citoyens créés à ce jour, très peu ont pu être associés à la signature des contrats de villes.
Il s’agit donc clairement d’un enjeu pour les associations qui doivent les investir pour participer pleinement, si ce n’est à l’élaboration, au moins à la mise en œuvre et à l’évaluation des nouveaux contrats de ville.
Thèmes abordés
Notes
Note 01 "Les associations financées par l’Acsé au titre de la politique de la ville", septembre 2013, Acsé, Direction du suivi des interventions et des études. Retour au texte
Note 02 "Associations et politique de la ville", Paris, Jean-Claude Sandrier, La Documentation française. Retour au texte
Note 03 Liste des associations soutenues au titre de la politique de la ville (programme 147). Retour au texte