«L’idée d’entrer dans une démarche qualité nous trottait dans la tête depuis longtemps. Mais nous étions trop accaparés par notre quotidien pour nous lancer. » Pour Mohamed Bassaïd, conseiller technique à Assistance family, une association d’aide à domicile d’Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, la création du label Adessa était l’occasion rêvée de franchir le pas : «Nous y avons vu une sorte de tremplin. Cela nous a semblé moins fastidieux que de viser d’emblée la certification.»
Comme Assistance family, une centaine de structures sont actuellement engagées dans la démarche de labellisation lancée à la rentrée 2006 par la fédération Adessa, un réseau national de 250 associations de services à la personne. Parmi elles, onze ont déjà décroché le précieux sésame. « Dans un secteur qui bouge très vite et où émergent de nouveaux acteurs, ce label est une façon de mettre en évidence la qualité de nos associations, tout en rapprochant nos déclarations de nos pratiques », explique Loïc O’Murphy, directeur général d’Adessa, qui y voit aussi un outil pour soutenir la modernisation et la professionnalisation des associations.
Deux audits
Exigeant, le label se fonde à la fois sur les principaux textes régissant le secteur de l’aide à domicile, sur les référentiels de la norme Afnor « Services aux personnes à domicile » et sur la charte éthique du réseau Adessa. Il est composé de vingt et un critères, répartis en trois familles – respect des usagers, des salariés et des valeurs associatives. Deux audits, l’un documentaire, l’autre sur site, réalisés par l’Institut de développement des activités de proximité (Idap), garant de la démarche, permettent d’évaluer la conformité des structures avec ces critères. En bout de course, un comité d’éthique, composé d’administrateurs de la fédération, statue sur la labellisation.
Accompagnement
« Si une association refusait d’entrer dans la démarche, l’exclusion du réseau pourrait être envisagée. Mais nous essayons d’abord d’être constructifs et d’encourager nos adhérents », précise Catherine Requin, conseillère technique de la fédération Adessa, qui rappelle que l’une des premières vocations du label est de sensibiliser les professionnels à la démarche qualité : « Bien souvent, les associations hésitent à se lancer dans la certification, car la barre est placée trop haut. Le but de cette labellisation, c’est justement de les aider à franchir une première étape, pour leur donner envie d’aller plus loin. »
Pour les adhérents, la démarche est d’autant plus intéressante qu’elle se double d’un accompagnement gratuit par des conseillers d’Adessa et de l’Idap. Tout au long du parcours de labellisation, différents plans d’action leur sont proposés, pour leur permettre de se rapprocher des exigences du label. Une plateforme extranet leur donne par ailleurs accès à une « boîte à outils », qui contient de nombreux exemples de bonnes pratiques, ainsi qu’à un « cartable électronique », où elles déposent projets de service, statuts associatifs ou brochures d’information, qui seront relus et commentés par les conseillers.
Les nombreux atouts de ce projet n’ont pas empêché quelques lenteurs au démarrage. « D’abord parce que les fonds de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie, qui subventionne le dispositif, ont tardé à arriver, mais aussi parce que nous avions sous-estimé le besoin d’accompagnement des structures », constate Sandra Faro, chargée de mission à l’Idap. Chez Assistance family, on reconnaît ainsi que la progression vers le label s’avère plus lente que prévu : « Nous devons revoir tous nos acquis, tout en continuant à gérer le quotidien. Ce n’est pas évident ! » constate Mohamed Bassaïd. A partir d’octobre, de nouvelles journées d’information régionales seront donc organisées et des animateurs-relais proposeront aux associations un accompagnement individualisé. Des moyens à la mesure de l’ambition affichée par la fédération : labelliser l’ensemble du réseau d’ici à la fin 2008.