cc AFITF
L’audition de Philippe Duron, le 1er août, par la commission du développement durable et de l’aménagement du territoire de l'Assemblée nationale aura finalement duré plus de 2h30 ! L’occasion pour les députés fraîchement élus et membres de cette commission de se former auprès de l’un des hommes politiques les plus experts en matière de transports. Et donc de faire le point sur tous les enjeux du secteur, avant la tenue des assises de la mobilité à l’automne, et la préparation d’une loi d’orientation prévue pour le premier semestre 2018.
Ma Gazette
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S’il a balayé, au cours de son audition, tous les sujets actuellement en débat concernant les transports publics, Philippe Duron a tenu en préambule à saluer l’intention du nouveau gouvernement de faire une « pause » dans les grands projets d’infrastructures et de favoriser les « transports du quotidien ». Il estime qu’il s’agit « d’une belle intention mais qu’elle n’est pas vraiment nouvelle », car elle figurait déjà dans le programme du candidat Hollande en 2012, que cet élu socialiste avait façonné avec son compère Roland Ries.
- Le retour en grâce des « transports du quotidien » ?
La « souffrance » des usagers des transports
« Il est vrai que trop de nos concitoyens souffrent des conditions de transports difficiles, particulièrement dans les trajets domicile-travail, que ce soit par la route ou par les transports collectifs qui sont en limite de rupture en heure de pointe », analyse l’ancien président de l’AFITF. Avant d’enfoncer le clou : « L’état de nos routes n’est plus ce qu’il était, les accès périurbains sont congestionnés, certains trains régionaux et intercités souffrent de matériels vieillissants » ...
« est-ce à une infrastructure de générer le développement d’un territoire, ou est-ce que l’infrastructure vient accompagner le développement de ce territoire ? »
C’est bien grâce à ce type de raisonnement que l’Etat esquive son rôle clé en matière d’investissement, alors même qu’il devrait immanquablement s’en servir comme levier pour assurer l’équilibre du territoire.
Dès lors que l’on décrète que les infrastructures suivent (ou accompagnent) le développement naturel d’un territoire, et non l’inverse, et on continue, comme on l’a fait depuis 30 ans, à permettre le développement de Paris/IDF et de quelques métropoles, qui n’ont guère besoin des investissements d’Etat, au détriment du reste du désert français. Très dommageable :(