[CC les hauts du Gévaudan (Lozère) 12 communes, 9 700 hab.]
C’est une entité particulière, posée à 1 000 mètres d’altitude dans le Gévaudan. Ce complexe médicosocial de réhabilitation par le sport a été initié « à l’occasion de la candidature de Paris aux Jeux olympiques 2012, sous les augures de Jean-François Lamour, alors ministre de la Jeunesse et des sports, et par Jacques Blanc, président de l’association A2LFS [Association de lutte contre les fléaux sociaux, fondée en 1925], ancien président de la région et ancien secrétaire d’Etat », explique le directeur général de l’association, Vincent Bardou.
L’association, qui emploie plus de 500 salariés dans les domaines sanitaire et social sur plusieurs sites en Lozère, s’est peu à peu orientée vers les activités sportives, « consciente que les activités physiques adaptées sont un facteur essentiel d’insertion et d’épanouissement pour les personnes en situation de handicap. En quelque sorte, on a réalisé le Font-Romeu du parasport, puisque c’est un projet global, avec des hébergements », poursuit le directeur général.
Ce complexe de haute qualité (d’un coût de 14 millions d’euros), avec stade d’athlétisme, terrain de sport synthétique, gymnase, piscine et résidence (entièrement accessible aux personnes atteintes de handicap), a fait intervenir l’Etat, la région Nouvelle-Aquitaine, le conseil départemental de Lozère et l’Union européenne, à hauteur de 70 %. La commune a cédé les terrains, tandis que 30 % des emprunts ont été portés par la communauté de communes.
De la préparation aux JOP
La particularité du CEM est d’accueillir, à la fois, des personnes en rééducation ou en vacances, et des sportifs de haut niveau, comme les équipes de France. « Nos installations permettent de répondre à toutes les exigences. Et grâce au travail que nous réalisons depuis dix ans, y compris en organisant des compétitions, nous avons été labellisés centre de préparation aux Jeux de Paris pour 14 disciplines », souligne le directeur général. Les équipes de France paralympiques d’escrime, de rugby fauteuil, de tennis de table ou de boccia ont ainsi pu profiter des installations. « Nous recevons aussi des délégations d’athlétisme mixtes [sportifs valides et parasportifs], ce qui permet une cohésion au sein des équipes. »
Accueil des apprentis
Pour asseoir financièrement le projet, le CEM a misé sur la diversification des équipements dans un seul site : outre la résidence de tourisme (labellisée Tourisme & Handicap), permettant aux familles de profiter du lieu et des installations toute l’année, une maison sport santé complète le dispositif. Par ailleurs, « via un partenariat avec le centre de formation des apprentis des métiers du sport et de l’animation d’Occitanie, nous organisons des stages de sensibilisation à la prise en compte du handicap. Ce qui nous permet de recevoir de 300 à 400 apprentis par an », précise Vincent Bardou.
Depuis sa création, le complexe n’a jamais été déficitaire et a trouvé un système viable grâce à l’imbrication entre les différentes activités et les personnes reçues, tout en étant solidement implanté dans son territoire.
« L’histoire du centre est aussi une histoire de maires »
« L’Institut d’éducation motrice a ouvert en 1968, raconte Rémi André, maire de Montrodat (1 200 hab.), ancien directeur de l’Institut d’éducation motrice. C’est une histoire de maires. Lorsque le projet d’implanter un centre d’éducation motrice dans la région a émergé, le maire, Charles de Chambrun, qui était aussi secrétaire d’Etat, a dit “venez chez moi !”
D’une centaine de places en internat, le centre, après des travaux en 1985, dispose aujourd’hui d’une capacité de 70 lits (en chambres particulières) et de 60 places en externat. Puis, le projet porté par Jacques Blanc, qui cherchait à implanter un centre de réadaptation avec hébergement, a permis d’étoffer l’offre d’activités et bénéficie aux élèves. Aujourd’hui, le centre de Montrodat est le plus grand employeur, au-delà de la communauté de communes, et une famille sur deux travaille sur le site. »
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