« Un enfant sur deux qui ne sait pas nager à l’entrée en 6e ? Je n’ose même pas penser de ce qu’il en est parmi les jeunes souffrant de handicap… ». Directeur et fondateur d’Handisurf, le Bayonnais Jean-Marc Saint-Geours parle en connaissance de cause. Son association a justement démarré sur ce constat. « Notre idée était de familiariser au surf des jeunes souffrant d’autisme. Seulement, nous nous sommes très vite rendu compte qu’un grand nombre ne savait pas nager. Et je parle de jeunes de 6 à 20 ans… »
Aisance aquatique
C’est ainsi qu’est née la « méthode handisurf » d’aisance aquatique. Celui de l’enfant. « Nous nous adaptons à lui si bien qu’il peut mettre quinze jours comme plusieurs mois, pour apprendre à se débrouiller et intégrer les bases ». L’apprentissage doit également être ludique. « Tout est basé sur une succession de jeux, sur des temps très courts ». Et Jean-Marc Saint-Geours d’ajouter : « une consigne à la fois et pas plus de deux par séance. Et on avance ainsi, petit à petit ».
250 éducateurs formés
Par le jeu donc, l’enfant ou le jeune adolescent apprend à mettre un masque, puis à rentrer dans l’eau, y mettre la tête, regarder le fond de la piscine, souffler dans l’eau voire aller chercher un cerceau. « On lui apprend aussi à passer sous une frite avant d’utiliser une planche de surf : passer en dessous puis se tenir dessus, se laisser tomber, etc. »
Les séances sont encadrées par des éducateurs titulaires d’un BE, d’un BPJEPS ou d’un diplôme d’initiateur fédéral. Handisurf, avec l’appui de la Fédération française de surf, a également élaboré une formation spécifique reconnue par l’État pour « l’accompagnement et l’intégration de personnes en situation de handicap ». Ces onze dernières années, 250 éducateurs ont ainsi été formés.
Un label
L’association labellise enfin des clubs qui accueillent des jeunes en situation de handicap. « Pas d’échange financier », insiste le directeur, titulaire d’un Brevet d’État surf et d’un DU Autisme.
« Nous demandons juste qu’une personne de l’association ait suivi la formation. Ensuite, la structure doit s’engager à accueillir des jeunes en situation de handicap. Si ce n’est pas le cas, nous retirons le label au bout de trois ans ».
À ce jour, 136 structures ornent le fameux label en France. Elles accueillent 3 000 jeunes par an.
Handisurf : budget annuel de 300 000 euros
Composée de trois permanents, Handisurf dispose d’un budget annuel de 300 000 euros, dont 15 % de subvention de l’État (ex-CNDS). Elle bénéficie aussi du soutien de collectivités (villes de Biarritz, Bayonne, La Teste, région Nouvelle-Aquitaine…) et de partenaires privés.
Quant au plan gouvernemental, Jean-Marc Saint-Geours avoue « ne pas encore avoir pris le temps de le lire. Mais toute initiative dans ce domaine est forcément bonne », conclut-il, confiant.
Un label Club handisport
Au-delà du label handisurf, la Fédération française handisport (FFH) a mis en place le label Club handisport. Il s’adresse aux clubs et sections affiliés à la FFH depuis au moins un an et prend en compte différents aspects : l’accessibilité du site, la qualité de l’encadrement, les conditions de pratiques, les services, le matériel, le réseau de financement, l’engagement dans la vie fédérale… À ce jour, 125 structures sont labellisées : handisport.org/affiliations/label
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