La décision avait été publiée le 28 juin 2011 au Journal officiel. Afin d’accélérer l’aménagement à 2×2 voies de la RCEA (la route Centre Europe Atlantique qui, sur près de 1 000 kilomètres, traverse la France d’est en ouest), Nathalie Kosciusko-Morizet avait décidé de recourir à la mise en concession, sur les barreaux manquants (160 kilomètres entre Montmarault dans l’Allier et Mâcon en Saône-et-Loire).
« Les travaux d’aménagement, évalués à près d’un milliard d’euros, seront pris en charge pour l’essentiel par le concessionnaire », déclarait la ministre de l’Ecologie, du Développement durable, des Transports et du Logement, dans un communiqué de presse.
Transfert au département – Aujourd’hui, elle change son fusil d’épaule, après avoir entendu le 11 octobre dernier les députés (UMP) Jean-Marc Nesme et Gérard Voisin. Dans un courrier adressé le 27 janvier au conseil général de la Saône-et-Loire, elle se déclare favorable à la demande de son président, Arnaud Montebourg.
A savoir le financement de la mise à 2×2 voies de la RCEA par l’écotaxe (dont l’entrée en vigueur est attendue pour 2013). Une solution qui passerait par un transfert des routes (les nationales 70 et 79) au département.
Pour la première fois, la proposition du conseil général, considérée jusqu’alors comme irréaliste par l’Etat ainsi que par les partisans des péages autoroutiers, est reconnue comme pouvant constituer « pour les habitants de Saône-et-Loire, une solution alternative intéressante à la mise en concession de la RCEA, selon les termes de la ministre », indique Arnaud Montebourg.
95 % de personnes pour – L’élu se félicite de « ce revirement de point de vue du gouvernement qui rejoint ainsi celui de 95 % des citoyens consultés en décembre dernier dans le cadre de la votation citoyenne » (à laquelle ont participé 29 539 personnes habitant les communes desservies par la RCEA).
La ministre doit aujourd’hui charger le préfet de région d’engager les discussions sur le projet de l’écotaxe et sur le transfert des routes au département.
Arnaud Montebourg exprime cependant encore quelques réserves. « Le conseil général ne peut que demeurer vigilant quant aux faibles garanties que l’Etat se dit disposé à apporter au département pour la mise en œuvre du projet », déclare-t-il, espérant « qu’elle n’obéit pas à de pures opportunités de calendrier électoral ».
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