Après l’annonce par le président de la République du lancement d’un appel d’offres pour la construction de la future autoroute A45 Lyon-Saint-Etienne, trois sénateurs et député (UMP) du Rhône (Dominique Perben, ancien ministre des Transports, Elisabeth Lamure, François-Noël Buffet) ont publié un communiqué commun pour demander l’examen de trois points permettant la réalisation « maintenant » de l’A45.
Ils demandent ainsi :
- qu’un accord de financement soit donné par le Grand Lyon et le conseil général du Rhône,
- que soient étudiées les modalités de l’arrivée de l’A45 sur l’agglomération lyonnaise,
- l’abandon de la solution de réaménagement de l’A47.
Or, le trio de parlementaires soulève les points qui font blocage de longue date dans un dossier où les élus des collectivités du Rhône s’opposent à ceux de la Loire, fervents partisans de l’A45.
1,2 milliard d’euros pour 48 km – D’ailleurs, après l’annonce du lancement d’appel d’offres préalable à la concession de l’A45, Gérard Collomb n’a pas tardé à prévenir : « Le projet actuel d’A45 arrivant au sud de Lyon risque d’asphyxier totalement l’agglomération » et dans ce cas, « on sortira l’artillerie lourde ».
Le président du Grand Lyon milite pour un raccordement de l’A45 Lyon au COL (Contournement Ouest de Lyon) qui… reste à construire.
Il a aussi déclaré qu’il ne financera pas le projet évalué à 1,2 milliard d’euros (pour 48 km), dont environ la moitié payée par les collectivités. Le conseil général de la Loire et Saint-Etienne Métropole se sont engagés sur une subvention de 350 millions d’euros environ.
Outre le Grand Lyon, le conseil général du Rhône et le préfet de Rhône-Alpes ont aussi manifesté leur opposition au projet actuel. « Le président a décidé ; j’ai perdu mais je suis beau joueur et je fais ce que l’on me demande », a confié au Progrès de Lyon le préfet, Jean-François Caraco, en ajoutant : « Les Stéphanois ne sont pas raisonnables. Avec le lancement d’appel d’offres, on saura ce que coûte l’A45. On verra la soulte qui est demandée et on rappellera aux Stéphanois ensuite qu’ils ont promis d’en payer la moitié. »
Contraire au Grenelle de l’environnement – Pour leur part, les élus EELV de Lyon et de la région Rhône-Alpes, aux côtés de plusieurs associations de riverains dont la Sauvegarde des Coteaux du Lyonnais, dénoncent également un projet contraire au Grenelle de l’environnement, « qui congestionnerait encore plus les deux agglomérations ».
Ils prônent la création d’un train express entre les deux villes, celle d’un tram-train Lyon-Givors et l’aménagement de l’autoroute A47 existante, une requalification autoroutière demandée aussi par le maire de Givors, Martial Passi, opposé à l’A45.
Pour ses partisans, la nouvelle autoroute, plus moderne, et à péage, permettait de doubler l’A47, gratuite, et jugée peu sûre avec un trafic de 60 000 à 80 000 véhicules par jour, selon les tronçons, dont 10 à 15 % de poids lourds.
Lors d’une grande offensive fin 2011 pour promouvoir l’A45 et le développement économique de l’axe Lyon-Clermont-Ferrand, les chefs d’entreprises du Rhône et de la Loire envisageaient ainsi les suites de l’appel d’offres : « Il peut déboucher sur un financement 100 % privé (comme pour l’A41 et l’A65) ou, à l’inverse, aboutir à une demande de subvention excédant les capacités de financement public, rendant l’appel d’offres infructueux. Dans les deux cas, le dossier de l’A45 sera enfin tranché, les perspectives de trafic rendant toutefois probable le financement privé. »
L’avenir de l’A45 devrait donc être définitivement scellé avec le résultat de l’appel d’offres.
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