Trente ans après la première loi « Defferre » du 2 mars 1982, la nouvelle équipe de l’Association des administrateurs territoriaux de France (AATF) va revisiter la décentralisation par le biais d’un manifeste. Elle a lancé, ce 12 janvier 2012, un appel à contribution à ses adhérents. Des groupes de travail seront formés à l’occasion du conseil d’administration du 8 février. Ils porteront sur quatre chapitres : les finances, les compétences, la gouvernance et les bonnes pratiques.
Dans son appel à contributions, l’association présidée depuis décembre par Marie-Francine François, directrice générale des services de la communauté d’agglomération du Pays de Montbéliard, pose un premier diagnostic. « Les acteurs locaux ont le sentiment d’être au bout des logiques d’optimisation budgétaire », jauge-t-elle.
Lobbying auprès des pouvoirs publics – Les cadres « A+ » se montrent par ailleurs peu conquis par la réforme territoriale. « Le législateur s’est engagé dans la voie périlleuse des appariements institutionnels (départements et régions d’une part, bloc communal appuyé sur l’accélération du regroupement intercommunal d’autre part) sans que ces choix aient suscité une naturelle acceptation des territoires et qu’ils aient fait la démonstration de leur compatibilité avec le principe de libre administration », pointe l’AATF. Et les administrateurs de s’engager, à la veille de la présidentielle, sur le terrain électoral. « La dispersion des modes électifs entre scrutins majoritaire et proportionnel, uninominal et de listes, récemment accentuée entretient une confusion démocratique », tranchent-ils.
Les conclusions des groupes de travail seront versées au débat lors du congrès de l’association en juin 2012. Une fois arrêté, le « nouveau manifeste de la décentralisation » sera « largement diffusé et discuté auprès des pouvoirs publics ».
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