France Nature Environnement demandera aux candidats à la présidentielle de se positionner sur « l’appel des 3 000 », qu’elle lancera officiellement lors de son congrès annuel le 28 janvier prochain à Montreuil (Seine Saint-Denis). Au cœur du « contrat environnemental » proposé par la fédération : l’investissement dans la transition écologique de l’économie. Une enveloppe publique de 30 à 50 milliards d’euros par an devrait engendrer un investissement annuel national de 100 à 150 milliards, sur une génération.
La gouvernance « Grenelle » aux manettes – Ces montants seraient mobilisés « sans creuser la dette » : un système paritaire, associant les cinq collèges qui négocièrent le Grenelle (Etat, collectivités, entreprises, syndicats, société civile), gèrerait les éco-contributions issues des activités génératrices d’impacts environnementaux. Les prélèvements s’effectueraient notamment sur l’énergie, les produits manufacturés et les terres artificialisées par l’urbanisation et les infrastructures. Cette mécanique intéresse les équipes des candidats qu’ont rencontrées les dirigeants de FNE (Front de Gauche, EELV, PS, Modem, NC, UMP). « Quand nous abordions ce sujet, nos interlocuteurs, qui nous écoutaient jusqu’alors poliment, sortaient leur stylo », relève le vice-président Michel Dubromel.
Percolation de l’environnement dans la campagne présidentielle – Les idées de FNE « commencent déjà à percoler dans les programmes des candidats », assure son porte-parole, Benoît Hartmann. « Récemment, François Bayrou a parlé de la lutte contre l’artificialisation des sols et François Hollande, de contrat écologique », note Bruno Genty, président de FNE. Au prochain congrès annuel de la fédération sont annoncés les candidats Eva Joly (EELV), Jean-Luc Mélenchon (Front de Gauche) et François Bayrou (Modem). Pour François Hollande (PS), « c’est sûr à 95 % », indique Bruno Genty.
Les mesures concernant les collectivités
- Le conditionnement de la dotation globale de fonctionnement au double critère de préservation de la biodiversité et de réduction des émissions de gaz à effet de serre ;
- La généralisation de l’écoconditionnalité des aides publiques, y compris pour les entreprises ;
- L’éco-contribution « biodiversité », qui sera reversée sous forme de « primes biodiversité » aux collectivités (ainsi qu’aux entreprises et particuliers) contribuant à la préservation de la nature ;
- L’obligation de mettre en œuvre des stratégies et programmes d’actions territoriaux pour la biodiversité ;
- L’établissement de « ceintures nourricières » autour des villes.
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