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Bois-énergie : des projets vertueux sous certaines conditions
Un quotidien du soir a, récemment, conclu de la lecture un peu rapide d’un rapport de Greenpeace, centré sur la production d’électricité et de carburant à partir de la biomasse (au Canada !) que « l’énergie tirée des forêts polluerait plus que le charbon ». Comment l’élu local qui a mis en place une petite chaufferie au bois dans sa commune pour diminuer sa facture énergétique, mais aussi pour apporter sa pierre à l’édifice du Grenelle de l’environnement, peut-il s’y retrouver ?
La taille et les caractéristiques des installations de chauffage collectif et industriel, leur rendement énergétique et leurs conditions de fonctionnement n’ont évidemment rien à voir. De même, la récolte d’arbres entiers pour l’énergie n’est pas de mise sous nos latitudes où l’on a essentiellement recours aux sous-produits forestiers, aux connexes des industries du bois… !
Objectif « zéro rejet » – Il est vrai que le processus de destruction du carbone organique issu de la biomasse s’accompagne d’un re-largage de vapeur d’eau, mais aussi d’autres gaz et particules. Toutefois, les efforts des professionnels du chauffage collectif au bois tendent aujourd’hui vers la logique du « zéro rejet » par le biais de la mise en œuvre d’engagements précis :
- utilisation d’un combustible bois de bonne qualité ;
- dimensionnement ajusté des installations afin que celles-ci fonctionnent à leur puissance nominale, les phases de ralenti étant toujours plus critiques ;
- adaptation des organes de régulation et des équipements de traitement des fumées aux caractéristiques du combustible utilisé ;
- exploitation des chaufferies par des professionnels qualifiés respectant les normes en vigueur, notamment, sur les rejets gazeux et particulaires.
Ne confondons pas tous les sujets, surtout dans un pays qui a recours massivement, pour le chauffage aux énergies fossiles et à l’électricité, dont le coût, le caractère polluant (gaz à effet de serre) ou la dangerosité (risques de dissémination d’éléments radioactifs dans les milieux naturels) mériteraient de leur côté de faire les gros titres de la presse.
Les chaufferies collectives sont, dans l’ensemble, de bonne qualité, sous réserve de choix technico-financiers appropriés et d’un suivi continu de la part de maîtres d’ouvrage publics exigeants.