Si, au plan international, l’influence des agences de notation, souvent décriée, n’est plus à démontrer, qu’en est-il au niveau local ? Pour l’heure, les collectivités ne sont guère qu’une trentaine à faire appel aux services de l’une des trois célèbres agences. Elles y trouvent certains avantages.
D’abord, la note leur permet d’accéder plus facilement aux marchés financiers : si elle est bonne, elles peuvent bénéficier de taux d’intérêt attractifs. Cette alternative au secteur bancaire représente un atout en ces temps de disette en matière de crédit.
Ensuite, quand elles décident de recourirà l’emprunt, la note leur permet de montrer patte blanche à leur banquier.
Capacité à rembourser sa dette – Mais si un « rating » peut être utile, voire indispensable, il faut garder à l’esprit qu’une note n’a vocation ni à juger ni à influencer le mode de gestion d’une collectivité locale. Il ne faut pas oublier l’essentiel : son seul objectif est de mesurer le risque de défaut d’une collectivité.
Même si les critères de notation sont aussi divers que le profil budgétaire, la gouvernance ou l’environnement économique, tous ne servent qu’à évaluer, in fine, la capacité de la collectivité à rembourser sa dette en temps et en heure. Un point c’est tout !
La portée et la signification de la note restent donc limitées, comme le rappelle Jean-Paul Bachy, président (divers gauche) du conseil régional de Champagne-Ardenne : « La pertinence de la gestion d’une collectivité ne peut pas s’apprécier uniquement au travers de la notation financière. »
Mais, à l’heure où le crédit bancaire se raréfie et alors que les marchés représentent une alternative essentielle pour les collectivités, la note prend une signification particulière. D’autant plus que les investisseurs ont besoin d’être rassurés sur les risques liés aux dettes des acteurs publics.
Alors que la notation d’une future agence publique de financement des collectivités locales alimente les débats (aura-t-elle le précieux triple A ?) Standards and Poor’s, Fitch Ratings et Moody’s n’ont pas fini de faire parler d’elles.
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