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Services publics

« La crise de l’aide alimentaire est le signe des limites de nos politiques publiques »

Publié le 08/09/2023 • Par Romain Mazon • dans : A la Une RH, A la Une santé social, Actu acteurs du sport, Actu Santé Social, Actualité Club finances, France, Toute l'actu RH

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D.R.
Situation financière critique des Restos du cœur, crise des vocations persistantes dans la fonction publique, inégalités d’accès aux services publics, impôts de production… la rentrée soulève des questions qui interpellent les acteurs publics. Pour un tour d’horizon, "La Gazette" a interrogé Johan Theuret, membre du groupe de réflexion "Le Sens du service public", qui veut contribuer à la modernisation de l’action publique.

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Que vous inspire le cri d’alarme lancé par les Restos du cœur ?

JOHAN THEURETIl y a un cri d’alarme qu’on entend aujourd’hui, mais les signaux de fragilité ne sont pas nouveaux. Si l’on se penche sur les chiffres, entre 2021 et 2023, le recours à l’aide alimentaire a augmenté de 22 %. Et entre le premier semestre 2022 et le premier semestre 2023, cela a augmenté de 7 %. Le Secours populaire a réalisé une étude qui montre qu’en dix ans, le recours à l’aide alimentaire a été multiplié par trois. Il y a donc une fragilité économique des bénéficiaires, qui sont de plus en plus nombreux.

Ces associations sont confrontées à un effet ciseaux : une baisse des dons (l’écho médiatique très fort du don de Bernard Arnault est très loin des montants apportés par la masse des dons des particuliers) et, en parallèle, une augmentation des bénéficiaires touchés par l’inflation très forte sur les produits alimentaires. Beaucoup d’étudiants, de travailleurs pauvres, de retraités avec de faibles pensions…

Le modèle économique de ces associations est-il à revoir ?

Certes, le modèle économique est fragile, mais c’est surtout l’explosion des demandes qui est un sérieux problème, parce que c’est le reflet de l’état de notre économie. La crise de l’aide alimentaire est aussi le signe de certaines limites de nos politiques publiques, à commencer par celle du logement, qui absorbe une part grandissante des ressources des Français.

Un autre service au public voit son modèle remis en cause, celui des piscines, dont certaines ont dû fermer cet été à cause de la hausse de leurs coûts. Vous y avez consacré une note cet été. Que représente cet équipement et pourquoi est-il si important ?

Sur le territoire français, nous avons un peu plus de 4 000 piscines publiques, qui proposent un service public extrêmement utilisé par les usagers. Il garantit un accès à des loisirs pour les personnes qui n’ont pas l’occasion d’aller à la mer. C’est un lieu qui permet le rafraîchissement en période de très forte chaleur, c’est aussi un lieu d’apprentissage à la natation, qui contribue à la santé publique en luttant contre les noyades, mais c’est également un lieu de socialisation.

Dans notre contexte énergétique, couplé à la difficulté de recruter des surveillants de baignade, nous avons observé qu’il y avait eu des arbitrages par certaines communes pour les fermer. Dans la note que nous avons publiée, nous disons que oui, il peut y avoir des difficultés, mais la fermeture doit vraiment être évitée, ou de courte durée, pour ne pas nuire à tous les effets positifs de cet équipement. Sans compter que cela pourrait engendrer des effets pervers avec le développement de piscines hors sol, de piscines individuelles, qui sont globalement catastrophiques en termes de préservation de l’environnement.

C’est donc un sujet qui mérite d’être porté au niveau national, a fortiori à quelques mois des Jeux olympiques. On doit porter un regard global sur ces piscines, en intégrant la transition écologique, car la quasi-totalité du parc a plus de 30 ans d’âge et est très énergivore.

Pour l’accès aux services publics, quelles analyses faites-vous de l’offre France Services ? Les excès de la dématérialisation sont-ils corrigés ?

Il y a de plus en plus de maisons France Services sur tout le territoire, c’est un fait. Dire qu’elles répondent à toutes les demandes, cela dépend beaucoup des territoires. Et dire qu’elles contribuent au reflux des excès de la dématérialisation, non, je ne crois pas. Déjà, parce qu’elles ne sont pas assez nombreuses !

Sur la dématérialisation, la première difficulté est que l’on a encore 15 % de la population qui reconnaît avoir des difficultés avec les outils numériques. La démat’ des démarches administratives n’a pas toujours été accompagnée de leur simplification. On a aussi des problèmes de connexion et d’accès à internet sur certains territoires. Et, surtout, la dématérialisation a accompagné le recul de la présence humaine. Donc oui, les maisons France Services se développent, mais elles ne sont pas la réponse.

C’est pourquoi nous continuons à porter un message qui soutient, d’une part, la dématérialisation quand elle est utile et lorsqu’elle présente de vrais avantages pour les usagers ; mais, d’autre part, nous rappelons qu’elle doit être accompagnée du maintien de guichets avec une présence humaine. Nous sommes d’ailleurs en train de préparer une contribution sur la relation téléphonique dans le cadre des démarches administratives. Le téléphone – avec un humain au bout – peut être un bon moyen d’accompagnement qui permet de réassurer les publics en difficulté.

Le ministre a annoncé un projet de loi autour de trois axes : récompenser le mérite des agents, faciliter les mobilités et mettre les compétences au cœur des parcours. Cela répond-il aux besoins ?

Il faut garder en mémoire que l’on a déjà eu une grande loi de la fonction publique en août 2019. Chaque ministre doit-il avoir sa propre réforme ? Certes, il y a des thématiques importantes qui doivent être versées à l’agenda, mais faut-il une loi qui va faire « le grand soir », j’en suis moins sûr. Le grand sujet, c’est évidemment la question de la rémunération, sur le pouvoir d’achat et la lisibilité de la rémunération. Elle n’est pas assez claire pour les agents, pas assez dynamique pour tenir compte de la reconnaissance des parcours professionnels, de l’expérience et des responsabilités managériales.

Les autres grands chantiers sont ceux qui tournent autour des conditions de travail des agents, notamment sur la prévention de l’usure professionnelle. Et puis, il y a quand même, dans les conditions de travail, la question de l’accès au logement des agents publics. C’est d’autant plus problématique que c’est un signe de paupérisation des agents, qui peut menacer la continuité du service public par l’absentéisme que cela induit, jusqu’à contraindre de fermer des services publics.

Stanislas Guerini insiste beaucoup sur l’importance de mieux récompenser le mérite des agents. Est-ce que c’est effectivement un sujet ?

S’il fallait hiérarchiser, il y a d’abord la reconnaissance des parcours, des responsabilités. Ensuite, sur la notion de motivation, de rémunération au mérite, si cela passe par du mérite individuel, je pense que c’est une énorme erreur, car cela va être une source de conflits et de problématiques managériales considérables. D’autant plus qu’aujourd’hui, on travaille davantage les notions de transversalité, de projets. Individualiser les rémunérations est donc un leurre.

Surtout, dès qu’on évoque ce sujet, la véritable question est celle des moyens financiers. C’est d’abord un problème de capacité des collectivités.

La rémunération au mérite est difficile à appliquer. Car il est difficile d’isoler la part de chaque agent dans un service public. C’est une source de complexité, dans la mesure où, nécessairement, cela peut baisser d’une année à l’autre, ce qui est source d’antagonisme. Et puis, c’est souvent une usine à gaz pour pas grand-chose, car ce montant individuel est souvent peu important. Je suis donc très réservé sur les vertus de cette individualisation du mérite.

Par ailleurs, on voit bien que même le secteur privé en revient et que cette individualisation est fréquemment fictive. A partir de là, ce serait stupide que le public fasse le chemin inverse.

Au-delà de ses aspects comptables, comment analysez-vous les effets de la réforme des retraites pour la fonction publique ?

Cela exige une réflexion sur les fins de carrière et la prévention de l’usure professionnelle des agents. Parce que si ce n’est pas fait, on va s’exposer à des arrêts maladie de longue durée ou de plus en plus longue.

Il faudra aussi travailler sur les conditions qui permettront de conserver la motivation des agents. Et cela veut dire, sans doute, travailler sur le droit à la seconde carrière.

Cela pose aussi la nécessité d’assurer la transmission des compétences puisque nous allons avoir des départs à la retraite massifs : comment on assure le mécénat de compétences ? C’est un sujet majeur.

Le Medef proteste contre le report de la suppression de la CVAE. Est-ce que vous comprenez ?

Aujourd’hui, aller dire que le décalage de la suppression de la CVAE est une problématique est audacieux. Le vrai problème était surtout la suppression de la CVAE pour les collectivités locales, avec un risque de fragilisation de leur autonomie financière et fiscale. Dans le contexte des finances publiques, dire qu’on va décaler à 2027 la suppression de la deuxième tranche n’est pas un immense défi. D’autant que l’on sort d’un quinquennat sous lequel il y a eu 30 milliards d’euros de baisse de fiscalité au profit des entreprises. Il y a, sans doute, d’autres problématiques plus prioritaires, comme la précarisation des bas salaires.

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