Technologie visant à concevoir ou à réaliser des systèmes informatiques capables d’accomplir des tâches complexes, utilisant des méthodes inspirées de celles de l’intelligence naturelle, l’IA est irrémédiablement présente dans notre quotidien. Elle constitue un enjeu pour la sphère publique et pourrait se révéler utile dans des domaines tels que l’achat public. A condition d’en user à bon escient.
Fonction stratégique pour les acteurs publics, l’achat public permet de fournir aux administrations les moyens de répondre à leurs besoins et à ceux des citoyens. La performance contractuelle demeure au cœur des préoccupations de l’acheteur, l’invitant à répondre à des enjeux de politique publique en matière de bonne gestion des deniers publics, de développement durable ou d’innovation. Et c’est précisément cette recherche de performance qui doit pousser l’acheteur à s’outiller convenablement.
Nouvelles perspectives de la commande publique
Les avancées de certaines formes d’IA semblent pouvoir apporter de nouvelles perspectives à la commande publique, certaines exploitées, d’autres encore à explorer. Le sourcing peut ainsi être enrichi par l’IA d’analyses des données historiques ou des besoins des utilisateurs. Le choix des critères de sélection est un aspect qu’un outil « augmenté » pourrait aisément paramétrer.
L’évaluation des offres aurait également vocation à être accélérée par de nouvelles technologies intégrant l’IA, en comparant les propositions selon certains indicateurs ou en détectant les offres anormalement basses. Sans oublier le pilotage de l’exécution du marché, dont le renforcement pourrait être accompagné par des modules « intelligents » aidant à surveiller la qualité des prestations, le respect des délais ou la satisfaction des utilisateurs.
L’IA n’est toutefois pas une solution miracle et présente des limites qu’il ne faut pas négliger. Il en va ainsi du manque de fiabilité de certains modèles d’IA, qui peuvent produire des réponses « hallucinées » ; de l’absence de contrôle ou de responsabilité de leurs concepteurs ou utilisateurs ; plus généralement, du manque de confiance des acteurs de l’achat public qui peuvent, à tort ou à raison, craindre ou rejeter l’utilisation de l’IA.
Cadre d’utilisation raisonnée et juridique
Pour pallier ces risques, la mise en place d’un cadre d’utilisation raisonnée et juridique adapté aux enjeux de l’achat public semblerait opportun. L’Union européenne ambitionne déjà d’encadrer plus généralement l’usage et la commercialisation des systèmes d’IA, mais cela ne doit pas freiner les initiatives publiques. Il est, en outre, nécessaire de sensibiliser et de former les agents publics et les fournisseurs aux enjeux et aux opportunités de l’IA dans l’achat public afin d’en favoriser l’appropriation.
L’IA pourrait donc bien devenir l’alliée des acheteurs, mais attention aux risques ! Comme avec tout nouvel outil, il est important de bien comprendre ses limites et ses impacts, pour éviter de se retrouver avec un chatbot en guise de fournisseur ou un algorithme qui ne comprend rien à vos besoins. Alors, n’hésitons pas à nous informer, à nous former et à explorer le potentiel de l’IA dans l’achat public… avec intelligence et responsabilité !
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