« Ce n’est pas simple, surtout quand on n’a pas de contacts… » concède Céline Charrier, adjointe au maire de Vallet (1), qui s’impatiente. Dans cette commune viticole à trente kilomètres de Nantes, le complexe sportif du Rouaud attend ses lutteurs ou lutteuses olympiques. Il fait partie des 1029 centres de préparation aux Jeux français, les CPJ, les équipements sportifs susceptibles d’accueillir des délégations françaises ou étrangères le temps d’un stage de préparation, en amont des Jeux olympiques et paralympiques (JOP) de Paris 2024. « J’ai envoyé des mails à des équipes nationales d’Amérique du Sud et d’Afrique. Nous souhaiterions plutôt recevoir des petites structures. Pour l’heure, je n’ai pas de retour », poursuit l’élue.
Beaucoup d’appelés, seulement 20 % d’élus
Potentiels aimants à athlètes internationaux, les CPJ génèrent attente et excitation. « Mais il y aura des déçus, prévient Christian Tellier, corapporteur de la commission “JOP” à l’Association nationale des élus en charge du sport, l’Andes. Sur la base des Jeux précédents, nous savons que seuls 15 % à 20 % des CPJ accueilleront effectivement des délégations. » Frédéric Cambours abonde. Chargé de projet à l’agence Spartner, structure qui accompagne les collectivités dans la valorisation de leur CPJ, il démarre systématiquement son argumentaire commercial en disant « que trois sur quatre ne verront personne. Certes, ce n’est pas très vendeur, mais c’est un discours de clarté et d’honnêteté ».
Les CPJ ont été sélectionnés par le Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques, le Cojop, parmi les collectivités labellisées « Terre de Jeux 2024 ». Comme les autres, Vallet figure dans un catalogue en ligne accessible aux délégations. Ensuite, tout est question de stratégie et de réseaux. « La voie des fédérations sportives est importante, à travers, notamment, les compétitions internationales organisées ici ou là, reprend Christian Tellier. Chacun s’y rend avec ses brochures pour tenter d’attirer l’attention. » A l’image de Mulhouse Alsace agglomération, dont la plaquette d’information de ses dix-sept CPJ existe en sept langues.
A Reims (2), qui compte sept CPJ, l’accroche a pris la forme « d’un mémoire technique et de vidéos de présentation, raconte Raphaël Blanchard, adjoint au maire, chargé des sports. Puis, nous nous sommes concentrés sur les contacts que nous avions. » En premier lieu, le Royaume-Uni, avec l’accueil d’une partie de la Team GB, l’équipe olympique britannique, pour des disciplines telles que la natation, la gymnastique, la boxe et le tennis de table. En Occitanie, qui concentre 176 CPJ, Kamel Chibli, vice-président délégué aux sports, admet « se transformer parfois en VRP du territoire ». « J’ai rencontré une vingtaine de fédérations et comités nationaux olympiques, en ciblant les pays à fort décalage horaire. Ils sont intéressants à capter car ils viendront plus en amont pour s’acclimater », précise-t-il. Le résultat semble probant : en rugby à 7, l’Australie et l’Afrique du Sud sont annoncées à la métropole de Montpellier (3), comme le volley-ball japonais. Sans oublier l’équipe de France de judo emmenée par Teddy Riner, mais les concurrents du Japon, l’autre meilleure nation du monde, seraient aussi intéressés.
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Paris 2024 : les Jeux olympiques en mode France
Sommaire du dossier
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