Une loi publiée le 1er mars crée une aide universelle d’urgence pour les victimes de violences conjugales. Cependant, cette loi n’entre en vigueur qu’à une date fixée par décret, et au plus tard neuf mois après sa promulgation.
Elle dispose que toute personne victime de violences conjugales, entendues au sens de l’article 132-80 du code pénal, peut bénéficier d’un accompagnement adapté à ses besoins. Ainsi, cette personne bénéficie, à sa demande, d’une aide financière d’urgence sous réserve d’être victime de violences commises par son conjoint, son concubin ou le partenaire lié à elle par un pacte civil de solidarité et attestées par une ordonnance de protection délivrée par le juge aux affaires familiales, par un dépôt de plainte ou par un signalement adressé au procureur de la République.
Au moment du dépôt de la plainte ou du signalement adressé au procureur de la République, après information de la victime et avec son accord, un formulaire simplifié de demande peut être transmis à l’organisme débiteur des prestations familiales compétent. Dès réception de la demande, celle-ci est transmise au président du conseil départemental par l’organisme débiteur des prestations familiales saisi, avec l’accord exprès du demandeur.
L’aide financière prend la forme d’un prêt sans intérêt ou d’une aide non remboursable, selon la situation financière et sociale de la personne, en tenant compte, le cas échéant, de la présence d’enfants à charge. Son montant peut aussi être modulé selon l’évaluation des besoins de la personne. Le versement de l’aide ou d’une partie de l’aide intervient dans un délai de trois jours ouvrés à compter de la réception de la demande. Par dérogation, ce délai peut être porté à cinq jours ouvrés si le demandeur n’est pas allocataire.
Elle est attribuée, servie et contrôlée par les organismes débiteurs des prestations familiales pour le compte de l’Etat, contre remboursement, y compris des frais de gestion engagés par ces organismes.
La loi comporte également des dispositions relatives au versement indu de l’aide, et aux réclamations dirigées contre une décision relative à l’aide. Des décrets sont attendus.
Dans un délai d’un an à compter de la promulgation de cette loi, le gouvernement remettra au Parlement un rapport évaluant précisément ce nouveau dispositif à travers une évaluation territorialisée du nombre de demandes d’aide d’urgence transmises par les services de police judiciaire, du nombre et de la nature des interventions des travailleurs sociaux mentionnés à l’article L. 121-1-1 du code de l’action sociale et des familles et de la recevabilité des demandes transmises dans ce cadre.
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