Mais où sont passés les guichets ? « La volonté au cours des dernières années de pression et de maîtrise sur les coûts associés à la dématérialisation et les opportunités du numérique ont conduit à réduire la réponse de proximité, la réponse humaine », a affirmé le président (PS) du Conseil départemental de Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel, dans le cadre de la 3e conférence organisée par le Conseil d’Etat sur le dernier kilomètre des politiques publiques, sujet de sa prochaine étude annuelle. Entre 2013 et l’été 2018, il assure que « 50% des caisses d’assurance vieillesse ont disparu sur le territoire, 39% des caisses primaires d’assurance maladie, 27% des accueils CAF ».
Démat’ et accès aux droits
Une situation d’autant plus préoccupante que le département est le plus jeune de France métropolitaine, avec « 40% de la population qui a moins de 30 ans », et dont les indicateurs en termes de taux de pauvreté, un nombre d’allocataires du RSA, et de proportion d’étrangers sont « parmi les plus élevés du pays. »
Stéphane Troussel a également évoqué des « assistantes sociales du département qui passent plus de temps sur les sites Internet des différentes institutions pour permettre aux usagers d’accéder à leurs droits qu’à construire des parcours individualisés d’accompagnement pour faire évoluer les situations ».
« Avant je pouvais aller à la CAF ou autre et en face de moi j’avais une personne compétente qui connaissait son métier, réglait mon problème, c’était très simple. Maintenant, tout est devenu insurmontable, même pour les personnes qui ne sont pas illettrées », a témoigné Aline Le Guluche, auteure du livre « J’ai appris à lire à 50 ans », et qui est revenue sur les conséquences qu’a eu son illettrisme sur son parcours de vie, lui qui touche aujourd’hui 2,5 millions de personnes en France.
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