« L’accueil des Ukrainiens en France a été plutôt bien organisé. La protection temporaire, accordée par l’Union européenne, a permis l’accès aux droits. Les collectivités et la société civile se sont massivement mobilisées », affirme Emmanuel Heyraud, délégué adjoint de France Urbaine. Même la ville de Paris, qui a souvent étrillé l’Etat sur l’accueil des migrants par le passé, semble conciliante. « Il y a eu une très bonne coopération avec l’Etat sur ce sujet », affirme Arnaud Ngatcha, adjoint à la maire (PS) chargé des relations internationales. Si les grandes villes comme Paris ou Bordeaux vantent la bonne coordination avec l’Etat, le bilan se gâte dans les collectivités de plus petite taille et les territoires ruraux. « Au début, on avait des réunions régulières avec la préfecture mais, au fil de l’eau, cela s’est estompé et chacun agit de façon isolée », regrette Yves Calippe, adjoint au maire (PS) du Mans (145 200 hab.), délégué à la politique des solidarités et vice-président de l’Union nationale des centres communaux d’action sociale.
Une insertion inégale
Les couacs ont commencé dès le début de la crise. Chaque préfet devait alors désigner un opérateur associatif référent pour l’accueil des Ukrainiens. Au Mans, c’était France Horizon. « Ils n’ont pas su faire. Cela a été vite repris par des associations plus locales. Mais les compensations financières de l’Etat sont arrivées tardivement ou pas du tout », explique Yves Calippe. Sa ville a accueilli, au plus haut de la crise, 700 à 800 déplacés. Aujourd’hui, ils sont environ 200, et veulent travailler. « Avec la chambre de commerce et d’industrie, on essaie de trouver des possibilités d’emploi, mais ce n’est pas si facile », souligne l’élu.
La question de l’insertion socioprofessionnelle des personnes est désormais une priorité. Au niveau national,
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