ERACTEM
Encore largement sous-exploité, le potentiel géothermique a été remis sur le devant de la scène par un plan d’action présenté jeudi 2 février. Les collectivités territoriales sont appelées à participer à la dynamique de promotion de la technologie, à équiper leurs bâtiments tertiaires et à davantage valoriser l’énergie du sous-sol dans leurs réseaux de chauffage.
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La géothermie, terre promise des énergies renouvelables
Il n’y a pas que l’électricité dans la vie. Plutôt snobée par le projet de loi « énergies renouvelables », qui devrait être adopté définitivement mardi 7 février (voir notre article), la géothermie revient sur le devant de la scène grâce à un plan gouvernemental présenté jeudi 2 février. Objectif : s’appuyer sur les calories du sous-sol pour décarboner la production de chaleur qui représente près de la moitié de l’énergie finale française et dont l’origine est fossile à 60 %. Et produire au passage du froid renouvelable en période estivale afin d’éviter une ...
A savoir pour commenter le plan gouvernemental :
Un consortium constitué de Fonroche Géothermie, le Bureau de Recherches Géologique et Minière, l’École des Mines et Electerre de France, s’est fixé comme objectif, à partir de mai 2015, de préciser le modèle structural et la profondeur de la cible du site de Vendenheim. Pour ce faire, des camions vibreurs ont parcouru 100 km, répartis en 7 lignes sur 28 communes. En complément, 1 983 km de lignes parcourues en hélicoptère entre 300 et 500m au-dessus du sol devaient permettre d’améliorer la connaissance sur la nature du socle. D’autres outils en complément, imagerie satellite et par drones, magnétisme et magnétotellurique, sont venus renforcer les travaux de prospection géologique. Les conclusions de cette étude devaient permettre de maîtriser le risque de sismicité induite par la mise en place de procédures prédictives adaptées, et définir les trajectoires des 2 puits.
On connaît le résultat : une succession de plus de 100 séismes plus ou moins forts entre novembre 2019 et l’interdiction de continuer le projet en 2021. Les forages de Vendenheim ont démontré que les techniques actuelles ne permettent en aucun cas une connaissance précise de la géographie des failles et de leurs connexions dans le contexte d’un fossé d’effondrement. Les deux puits n’étant pas connectés, l’eau réinjectée est allée s’accumuler dans des poches inconnues, la pression accumulée est à l’origine des séismes.
Suite au séisme du 12/11/2019, l’INERIS et le BRGM ont rédigé un rapport dans lequel ils stipulent « La principale question de fond est : Y-a-t-il une connexion hydrogéologique entre les deux puits ? ». Le 17/09/2020, bien que rien ne soit venu répondre à cette question, les mêmes auteurs dans un nouveau rapport considèrent que « ….rien ne s’oppose à la mise en place du test de traçage ». Dans la nuit du 27 au 28/10/2020, deux séismes dépassant la magnitude 2 se produisent, et Fonroche reconnaît qu’ils sont « sans aucun doute » liés à son test de fonctionnement. Il faudra plusieurs autres évènements de magnitude atteignant jusqu’à 4 pour que Madame la Préfète signe un arrêté le 6/12/2020 pour l’arrêt définitif des travaux de Fonroche.
Ce déroulement montre que des scientifiques et des services spécialisés de l’État ont été impliqués dans la préparation et le suivi du projet (DNA du 26/10/2021). Comme Jean Schmittbuhl, directeur du laboratoire d’excellence de la géothermie profonde, « le comportement du sous-sol à plus de 5000 mètres de profondeur nous est inconnu ». N’est-il pas temps de comprendre que cette technologie n’est pas mature, et que des progrès dans les méthodes de caractérisation du sous-sol sont nécessaires avant de jouer une nouvelle fois à l’apprenti sorcier. Les autorisations de recherche accordées le printemps dernier dans la région de Haguenau par la préfète sont donc incompréhensibles.
Vigiclimat
Vigiclimat est un collectif d’associations regroupant PREE (Reichstett),Prom’Ober (Oberhausbergen), Naturellement Demain (La Wantzenau) et l’ADIR ( La Robertsau)