« Les frais financiers liés aux emprunts que nous devons faire […] passent de 8 millions d’euros en 2022 à 110 millions cette année. » Cette flambée sidérante des coûts de la dette est celle que va devoir supporter la CNRACL. C’est ce que son président, Richard Tourisseau, a annoncé dans une interview à « La Gazette », après avoir demandé cette projection à ses services. Une annonce qui nécessite quelques explications.
« Ces frais portent principalement sur des emprunts de trésorerie que nous devons faire sur quelques jours dans l’année », précise-t-il. Le régime doit en effet verser en fin de mois leurs pensions aux fonctionnaires territoriaux et hospitaliers retraités, alors que les employeurs ne paient leurs cotisations qu’au 5 du mois suivant (pour les hôpitaux) ou « quand ils veulent » (pour les collectivités et leurs établissements), détaille-t-il.
Pour que les pensionnés ne souffrent pas de retard dans le paiement de leur retraite, la CNRACL emprunte à l’Urssaf Caisse nationale (ex-Agence centrale des organismes de sécurité sociale). La loi de financement de la Sécurité sociale pour 2023 a fixé à 7,5 milliards d’euros le plafond qu’elle peut solliciter cette année. En 2022, elle en a emprunté 4,5 milliards.
L’€STR augmenté quatre fois en 2022
Or le taux de ces prêts à court terme est indexé sur celui qui sert de référence sur le marché interbancaire de la zone euro, l’« Euro short-term rate », ou €STR. Un taux créé et fixé par la BCE pour faire face aux situations d’inflation.
En 2021, la CNRACL pouvait se targuer, dans son rapport annuel,
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Gazette des Communes, Club Finances
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